«Fais ce que tu peux, avec ce que tu as, là où tu es»
Cette phrase humble et sage n’est pas de moi, mais bien de Theodore Roosevelt. Elle me rappelle que, de temps à autre, il est bon de faire une pause pour valider nos repères (en affaires, ce sont vos KPI, entre autres, mais aussi l’humeur de vos employés, votre sixième sens) et, au besoin, de faire un reset.
Comment se passe votre début d’année?
Personnellement, à la fin décembre, j’ai constaté une certaine lassitude. J’étais fatiguée de l’état de combat perpétuel requis pour affronter les réalités changeantes et déconcertantes de 2020 et de 2021. D’ailleurs, même le sempiternel «Comment ça va?» s’est adapté au goût du jour avec son «Non, mais, vraiment, comment vas-tu?» qui s’y greffe immanquablement, et ce, dans chacune de mes amorces de conversation.
C’est vrai, les deux dernières années ont amené énormément de surprises, de crises à gérer, de revirements et de deuils déchirants. Sauf que là, on ne peut plus jouer à l’autruche en prétendant que nous ne pouvons rien y faire, qu’on ne peut pas mieux s’organiser devant l’imprévu, parce que l’imprévu est devenu, en quelque sorte, prévisible!
J’en parle souvent avec mes clients entrepreneurs: se renouveler, on doit s’y dédier ou mourir. C’est une des nombreuses responsabilités qu’on doit prendre en devenant entrepreneur. Cependant, ces responsabilités, qui comprennent, entre autres, celle de générer une posture de développement, sont aussi nécessaires pour faire avancer sa vie et ses projets personnels.
Quand l’imprévu devient récurrent, il faut s’adapter
Je me permets d’illustrer mon propos à partir d’un exemple de gestion parentale, même si vous vous trouvez sur un blogue d’affaires. J’ai eu trois enfants. Chaque fois qu’un de mes garçons a fait son «entrée» en garderie, l’année qui s’ensuivait était totalement chaotique. Chaque mois, notre vie était ponctuée d’au moins deux jours de maladie qui exigeaient qu’un des deux parents prenne congé. Au premier enfant, on n’avait pas d’expérience. Bien sûr, on avait un plan B pour les matins où la gastro, le rhume ou les otites se pointaient, mais chaque fois, j’avais quand même le feeling de ne pas être «chanceuse». Du genre, aujourd’hui, ça tombe mal.
Je n’avais pas compris qu’une semaine de travail sans interruption ne faisait plus partie de nos vies. Ce que je qualifiais d’imprévu n’était plus adapté à notre situation.
J’aimerais dire que j’avais assimilé la leçon au deuxième, mais non! Ce n’est qu’au troisième que j’ai pleinement pris conscience de la situation et de ce qu’elle exigeait de nous dans toutes les sphères de nos vies (parents, amoureux, entrepreneure, gestionnaire, etc.).
Aujourd’hui, avec le recul et mon expérience, c’est facile de me juger et de voir que je jouais à l’autruche. Autrement dit, j’espérais un miracle. Bref, c’était ma version 2005 du «ça va bien aller».
«Voir» ce qui est et ce qui n’est plus
Cette fois-ci, donc, quand j’ai «vu» clairement mon état de combat perpétuel et les signes d’impuissance poindre, je n’ai pas hésité et j’ai consacré les premières semaines de janvier à m’occuper de cette situation. J’ai pris du recul, je me suis replongée dans mes outils et mes lectures pour (re)créer les conditions optimales et générer la posture nécessaire à la propulsion de mes projets.
Mais la posture de développement et d’innovation seule ne suffit pas, comme une première année de garderie. Je sais que l’année qu’on vient d’amorcer sera instable, volatile, ponctuée de vagues d’un quelconque variant, de confinements, de cas déclarés autour de moi… Je ne me cacherai pas derrière le concept «d’imprévisibilité» sans prendre mes responsabilités. Les patterns sont bien trop évidents!
2022… D’accord, je sais d’ores et déjà que tu vas me jeter à terre, mais ça va. Je suis capable d’encaisser, puis de prendre soin de moi, et je sais me relever. J’en ai la preuve grâce à 2020 et 2021. J’ai, en mémoire, un nombre spectaculaire d’essais, d’erreurs, de ratés, d’échecs, mais aussi de défis relevés, de belles surprises et de victoires. J’ai tout en main pour accompagner mes organisations et mes leaders à se propulser avec courage et optimisme (moi incluse). Parce que, parfois, pour faire en sorte qu’un projet fonctionne, il ne manque qu’une décision: celle de faire le choix de s’engager sur la nouvelle voie et de s’y commettre avec courage et compassion.