«La parole est d’argent, le silence est d’or», pour qui sait écouter
Qui ne connaît pas ce proverbe ancien qui nous invite à valoriser le silence plutôt que la parole? Comme le disait Confucius: «Si l’homme a deux oreilles et une bouche, c’est pour écouter deux fois plus qu’il ne parle». Parce que l’absence de langage permet la présence à soi et à l’autre. Ce silence actif devient, par ricochet, une question puissante qui crée un impact favorable sur la clarté de l’esprit.
Pourtant, la société nord-américaine valorise la présence du bruit incessant dans nos vies. Souvent perçu comme un acte passif ou inconfortable, le silence a bien mauvaise presse en affaires et dans les médias.
Cependant, les femmes et les hommes de peu de mots savent en faire un bon usage. Leur présence silencieuse fait émerger un agent liant qui crée un espace sécuritaire ou une prise de recul, favorisant la métacognition. Autrement dit, la métacognition permet d’être conscient de ses propres processus mentaux, c’est-à-dire d’être capable de «penser sur ses propres pensées».
Mieux vaut parfois se taire que de parler. Car «quand tu parles, tu ne fais que répéter ce que tu sais. Mais quand tu écoutes, tu peux apprendre quelque chose de nouveau», nous indique le Dalaï-Lama.
Penser par et pour soi-même avec les autres est une habileté à développer dans notre société, et ce, dès notre plus jeune âge. Le stress chronique, les troubles de l’attention et l’apparition du syndrome FOMO (Fear of missing out, ou la peur de rater quelque chose) peuvent nuire au développement d’un esprit critique, altérer le discernement et le processus de la mentalisation.
Cette forme d’activité discrète, à la fois imaginative et rationnelle, permet de percevoir et d’interpréter notre propre comportement et celui des autres (en termes d’états mentaux: pensées, croyances, intentions, motivations, désirs, buts), qui est l’une des composantes de l’intelligence émotionnelle, soit l’empathie.
«Il y a des silences qui en disent long comme il y a des paroles qui ne signifient rien.» — Édith Piaf
Pour agir avec la pensée réflexive et nous donner un élan commun, nous devons redonner au silence ses lettres de noblesse afin d’explorer la réalité de ce qui se passe en nous et entre nous. Grâce à cet espace interne mutuel qui se crée, nous accédons à l’intelligence collective et nous devenons des cochercheurs de solutions viables et durables.
À cet effet, Claude Debussy, compositeur français qui posa le premier jalon de la musique moderne, aimait à dire que: «la musique est le silence entre les notes».
Dites-moi, quelle est cette musique qui résonne au sein de votre entreprise? Est-elle cacophonique ou en symbiose avec qui vous êtes?