Pile ou face: mourir de rire ou de peur? – Partie 3
Partie 1 et partie 2 de cet article
Quoi faire alors pour vous permettre de voyager plus léger à chacun de vos pas?
«Vous ne pouvez pas arrêter les vagues, mais vous pouvez apprendre à surfer.» — Joseph Goldstein
L’esprit de l’être humain a horreur du vide, il ne sait pas faire une représentation de rien. Dès qu’il y a un trou, un manque ou une perte, le monde mental se remplit d’hypothèses, de pistes, de recherches, de romans farfelus.
En réalité, il nous est difficile d’être objectifs face à la situation puisque nous la traitons en y ajoutant une réaction affective subjective. Le cerveau ne fait pas de différences entre ce qu’il voit et ce dont il se souvient. Nous activons les mêmes réseaux neuronaux dans les deux cas. Cela pose une première question sur la réalité actuelle: sommes-nous en train de regarder ou d’inventer?
Nous savons que la masse cérébrale traite quatre cents milliards de bits d’informations par seconde, mais que nous ne sommes conscients que de deux mille bits environ. Ces éléments nous renseignent sur notre environnement, sur notre corps et sur la temporalité. Un objet devient réel à partir du moment où l’on y met de la conscience. J’aime à dire que ce sur quoi je focalise grandit. Et ça fonctionne à tous les coups, qu’ils soient positifs ou négatifs!
Cela amène une deuxième question sur la réalité de ce que nous vivons: la façon dont nous la percevons n’est-elle pas intimement liée à nos connaissances, à nos acquis et à nos histoires personnelles? Nous pensons voir une chose, alors que nous observons en fait son reflet dans le miroir de notre mémoire.
Dites-moi, à quelles sources et ressources vous abreuvez-vous en ce moment? Avez-vous déjà pensé à vous appuyer sur vos forces internes et sur vos talents innés pour vous réinventer? Souvenez-vous que vous n’êtes jamais en perception directe de ce qui se passe dans votre environnement, mais plutôt en mode interprétation selon vos propres schèmes de pensées. Deux, cinq, dix, cent personnes n’expérimentent pas la même chose ni les mêmes circonstances depuis les derniers mois ni de leur vie durant. C’est parce que notre pensée a un pouvoir instantané de création qui fait que nous devons nous rendre à l’évidence que le retour à la normale n’est pas viable.
«Mais alors, dit Alice, si le monde n’a absolument aucun sens, qu’est-ce qui nous empêche d’en inventer un? » — Lewis Carroll
Tout d’abord, il est souhaitable d’arrêter toute supposition. Lorsque mes clients prennent conscience qu’ils interprétaient ce que faisaient ou pensaient les autres, ils saisissent qu’ils perdaient une grande partie de leur énergie. Ils croyaient à des hypothèses comme si c’était la réalité, créant des problèmes inexistants.
J’en conviens, il est plus facile de justifier notre mal-être par l’accusation d’un comportement extérieur que d’accepter l’incertitude de ses propres jugements. De la même façon, il n’est pas souhaitable pour nous de privilégier aussi fortement, et au détriment de notre intuition, comme notre culture le fait, la raison et la logique, sèches, par rapport aux sentiments et aux émotions.
S’autoriser à creuser sous la surface de notre persona (notre être construit, socialement acceptable), c’est comme atteindre un puits souterrain dans le désert. La source d’eau jaillit alors et crée une oasis qui permet de contempler un nouveau panorama.
D’ici les 24 prochaines heures, et si le cœur vous en dit, je vous invite à relever un défi amusant:
1.Observez vos pensées, vos intentions, vos volontés comme si elles étaient des nuages et tentez d’établir si elles viennent du cœur ou de l’ego. Le corps est un précieux indicateur de l’état dans lequel vous vous trouvez. Qu’en est-il en ce moment?
2. Donnez aux autres ce que vous voulez recevoir: des sourires, de douces pensées, du temps, de l’écoute, de la compréhension, et partagez votre histoire comme le font les Danois depuis 20 ans. En fait, il existe des bibliothèques vivantes où vous pouvez «emprunter» une personne au lieu d’un livre pour écouter l’histoire de sa vie pendant 30 minutes. Quel en est l’objectif? Lutter contre les préjugés. Chaque personne a un «titre», comme «Chômeur», «Réfugié», «Immigrant», «Mère de famille», «Entrepreneur en détresse», etc. En écoutant leur histoire, vous réalisez à quel point il ne faut pas «juger un livre par la couverture». Un projet innovant et brillant, actif dans plus de 50 pays et ici même, au Québec!
3. Observez que tout ce que vous donnez aux autres, vous vous l’offrez à vous-même, car nous sommes interconnectés. Je pense que la COVID a attiré suffisamment notre attention sur ce point.
4. Nommez à vous-même ce que vous vivez: est-ce de la culpabilité, de la défense, de l’illusion, de la colère, du conflit, de l’opposition, de la tristesse, de la séparation, de l’individualisme, de la supériorité, de l’infériorité, de la lourdeur du passé, de la peur du futur, du manque?
5. Comprenez que vous avez le choix de vivre sous l’influence de vos croyances réflexes ou dans un état de confiance, en vous appuyant sur vos forces internes et sur vos talents innés.
Par cet exercice régulier de prise de conscience, vous ne serez plus le jouet, mais bien le maître de vos pensées. Allez-y, faites-en l’essai et donnez-m’en des nouvelles!
«Cher Optimiste, Pessimiste, Réaliste, pendant que vous étiez occupés à argumenter à propos du verre d’eau, je l’ai bu! Cordialement, l’Opportuniste»
En conclusion: laisser s’exprimer l’émotion de la tristesse lorsqu’elle se pointe le bout du nez, c’est accepter de se libérer de son attachement pour choisir de vivre plus léger, plus solide, sans réserve, sans s’accrocher, sans paniquer, sans supplier, puisque pleurer permet de récupérer la dignité de son être et d’ouvrir son cœur à l’infini des possibilités. Dès maintenant, je vous invite à irriguer les champs de votre conscience et à mourir de rire et sans regrets quand votre heure sera venue!