Une bonne idée suffit-elle pour partir en affaires?

Je rencontre sur une base régulière de nouveaux entrepreneurs me présentant de nouvelles idées au cœur d’un nouveau projet d’entreprise. Pour plusieurs, cette nouvelle idée innovatrice sera gage d’un incontestable succès. Selon cette vision, si nous avons une bonne idée répondant à une demande non comblée, il suffit de mettre les efforts nécessaires à sa réalisation pour réussir. Toutefois, ma ligne de pensée diffère très souvent de ces entrepreneurs. Pour moi, un projet gage de succès ne repose pas sur une bonne idée, mais plutôt sur une bonne opportunité. J’ai donc pensé écrire ce billet afin d’échanger davantage sur ma vision pour avoir, à mon tour, votre opinion sur ce sujet.

Une bonne idée VS une bonne opportunité

Tout d’abord, je tiens à mentionner que je suis un fier supporteur de l’incubation d’idées innovatrices. Je crois très honnêtement qu’il est fort important de faire les choses différemment et que c’est en se distinguant par une bonne idée que nous mettons les chances de notre côté pour réussir face à la compétition. Cela dit, pour moi, réaliser cette bonne idée ne fera pas le succès de votre projet d’entreprise. Encore faut-il avoir entre les mains une opportunité concrète et de vraies personnes nous ayant démontré un intérêt à acquérir cette idée. Autrement, on risque d’investir beaucoup de temps et d’argent dans un projet beaucoup plus difficile à mettre en marché qu’on aurait pu le croire.

Lorsque je rencontre de jeunes entrepreneurs développant de nouvelles applications ou de nouveaux produits issus de domaines variés, je m’empresse toujours de leur suggérer de trouver un acheteur réel avant de la réaliser en entier. Ils doivent rapidement tester la réponse du marché pour éviter de travailler pour rien. De manière très surprenante, un prototype soigné d’un nouveau projet est généralement suffisant pour obtenir des engagements d’achat auprès de clients réels. De plus, ces derniers apporteront souvent une vision forte complémentaire de la valeur ajoutée que pourrait leur apporter votre produit. Ceci peut donc grandement vous aider à prioriser vos efforts de réalisation.

Trop souvent je rencontre des gens qui ont, pendant plusieurs années, mis un effort remarquable à développer leur nouvelle idée. Toutefois, puisque les acheteurs ne se “ruent” pas à l’acheter, ils s’entêtent à croire que c’est parce que leur produit n’est pas tout à fait au point, qu’en fignolant les petits détails, les acheteurs viendront d’eux-mêmes. En réalité, c’est souvent dû à un manque d’expérience en commercialisation ou à une peur de mettre des efforts à vendre un produit qu’ils considèrent incomplet. Lorsque cette situation arrive, plus souvent qu’autrement, c’est le début de la fin.

Un exemple concret : Facebook

Comme vous vous en doutez, Facebook est souvent pris en exemple comme cette “bonne idée” qui a subitement vécu un succès phénoménal. Ça ne prend qu’une bonne idée disent-ils : regardez Facebook. Alors, regardons Facebook 🙂

À ses tout débuts, Mark Zuckerberg et quelques collègues de classe ont débuté le développement d’un outil permettant de comparer la photo de deux étudiants afin de comparer leur apparence. Rapidement, les débats éthiques ont poussé l’université de Harvard à mettre l’outil hors ligne. Pour faire une histoire courte, le projet a alors évolué vers une plateforme visant à rapprocher les étudiants d’Harvard pour leur permettre de collaborer ensemble en échangeant par exemple des notes de cours. Avec un minimum d’effort (certains affirment quelques semaines), Mark était parvenu à concevoir une première version de son outil et à inviter des gens de l’université à y collaborer. 24 heures seulement après le lancement du prototype, Thefacebook comptait déjà entre 1200 et 1500 utilisateurs. Après le premier mois, près de la moitié des étudiants utilisaient la plateforme. Mark avait devant lui une opportunité concrète!

Au fil des années, Thefacebook a étendu ses opérations à 21 nouvelles universités, suivi de 2000 collèges et plus de 25,000 écoles secondaires. L’étape logique suivante fut de rendre la plateforme disponible à toute personne âgée de 13 ans et plus.

Facebook n’a donc pas développé une plateforme complexe pendant des années avant de tester son marché. En fait, en regardant l’image plus haut, on voit clairement que Thefacebook était une bien moche version de l’outil d’aujourd’hui. Pourtant, des milliers de personnes ont adopté l’idée en quelques heures. Certes, l’outil était une excellente idée. Toutefois, c’est en vivant rapidement une opportunité concrète que le chemin de Facebook s’est tracé.

Qu’en pensez-vous ?

Pour moi, travailler par étape pour ensuite mesurer le potentiel concret d’un projet est gage de succès. Cette approche consiste à travailler avec des faits pour rapidement mesurer le potentiel de son investissement. C’est vrai pour un nouveau projet, mais c’est aussi vrai pour une entreprise existante qui désire se démarquer avec une nouvelle idée novatrice. Prendre une bonne idée, faire de petits pas pour en faire un prototype et ensuite tester son marché est à mon avis la meilleure façon d’avoir du succès. Maintenant je vous cède la parole.

Qu’en pensez-vous? Une bonne idée suffit-elle pour partir en affaires?

Paul Ross

En tant que CEO de l’agence Reptile, Paul Ross agit également à titre de directeur de la stratégie où il peut s’adonner à une de ses plus grandes passions : l’analyse. C’est ainsi qu’il peut conseiller ses clients à emprunter le bon chemin numérique dans le but d’améliorer leurs résultats d’affaires de manière concrète.

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Reptile

Reptile se présente comme un complice d’affaires stratégique. L’entreprise désire révolutionner le marché en définissant de nouvelles normes d’accompagnement et de solution numériques.


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