Le pouvoir de la masse – Partie I

Le FOCUS GROUP

Lorsque j’étais vice-présidente au développement des affaires/R et D dans le monde de la télévision, il existait des périodes où nous, comme producteurs, ne savions plus comment innover et être plus créatifs afin de proposer des produits « originaux » à nos clients, les diffuseurs. Nous faisions très souvent des « focus group » (groupes de discussion ou échantillonnage ciblé) au sujet de nos produits en développement, avant même de les proposer aux diffuseurs. Cet exercice était mis en place pour mieux saisir notre clientèle cible et offrir un meilleur produit télévisé. Le concept de cette démarche comme tel me plaisait bien, mais je trouvais qu’il était mieux approprié pour le milieu du marketing afin de cibler les consommateurs concernant de nouveaux produits ou services.

Quoi qu’il en soit, cette façon d’analyser notre marché générait des résultats tout de même utilisables. Par exemple, dans le cas où nous voulions donner la barre d’une émission à un individu « X », le pouls du public cible nous aidait grandement. Si l’individu avait une cote d’amour du public, nous avions des chances que ce même public soit à l’écoute de notre émission. Une foule d’informations restaient à voir comme le type d’émission proposé, son format (jeu télévisé, dramatique pour les enfants, magasines déco, etc.), son contenu, le rythme et plusieurs autres aspects pour mieux saisir le besoin en termes de divertissement de la clientèle visée pour, surtout, la satisfaire.

Bien sûr, nous avions aussi des sessions avec des concepteurs et des auteurs pour concevoir des produits lors d’appels d’offres, sous forme de cahiers de charge, demandés par nos diffuseurs.

Le OUTSOURCING

Nous faisions appel, assez fréquemment, à des ressources extérieures comme prestataires spécialisés afin de compléter nos équipes en développement à l’interne. Cette pratique, je l’apprends quelques années plus tard, se nomme « outsourcing ». Elle est utilisée depuis très longtemps. Moins coûteuse et plus spontanée, elle complète le cœur de l’entreprise et ses besoins en personnel spécialisé. Par exemple, plusieurs entreprises ont recours à des firmes en comptabilité (gestion des payes, facturation des comptes recevables et payables) ou pour la maintenance de leur service informatique (TI), pourvu que ces services ne soient pas au « cœur de l’entreprise » (dans le core business). De nombreux services peuvent être inclus dans cette pratique de nos jours très utilisée pour minimiser les coûts internes pour l’entreprise. Ces contractants ont du personnel et du matériel spécialisé, comme des programmes informatiques, dont l’acquisition pour exécuter ces fonctions et ces tâches serait trop coûteuse.

Le CROWDSOURCING

Voici qu’arrive un « petit nouveau » sur le marché de l’innovation et du développement dans les entreprises : le « crowdsourcing » (l’approvisionnement par la foule). Il s’agit de mettre « le grand public » au service des entreprises, afin de puiser dans sa créativité, son sens de l’innovation, ses connaissances, ses compétences, son intelligence… En somme, nous voulons utiliser le cerveau (pick their brains) et creuser les méninges de chacun afin qu’ils deviennent des collaborateurs à part entière au développement du produit. Ainsi, « le grand public », cette source collaborative au marketing, sera lui-même séduit comme consommateur par les produits proposés, car il aura participé à leur création.

Il faut se dire que le « crowdsourcing » a rapidement adopté l’Internet à cause des possibilités imposantes qu’offre celui-ci, de par ses qualités uniques et intrinsèques rattachées à sa diffusion de l’information et pour ses communications instantanées. L’Internet est l’un des facteurs de développement de ce concept, en facilitant la participation des consommations.

Le terme

Le terme a été popularisé par Jeff Howe et Mark Robinson dans un article paru en ligne du magazine Wired dans lequel Jeff Howe propose une définition :

« Le “crowdsourcing” représente l’acte que pose une entreprise ou une institution de prendre une fonction remplie par des employés à l’interne et de l’offrir à l’externe (outsourcing) à un réseau non défini de personnes (généralement un public large) sous la forme d’un “appel général”. Ceci peut prendre la forme de productions communes (peer production) quand le travail est exécuté collectivement, mais il est aussi très souvent entrepris exclusivement par des individus. Le préalable essentiel et crucial est d’ouvrir l’appel d’offres au plus grand réseau potentiel de travailleurs. » (Howe, 2006)

Un exemple remarquable

L’exemple le plus admirable du « crowdsourcing », l’encyclopédie libre Wikipédia.

« Wikipédia est un projet d’encyclopédie collective établie sur Internet, universelle, multilingue et fonctionnant sur le principe du wiki. Wikipédia entend offrir un contenu librement réutilisable, objectif et vérifiable, que chacun peut modifier et améliorer.

Tous les articles de Wikipédia évoluent en permanence grâce à des milliers de contributeurs bénévoles. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Aide:Wikipédia_en_bref

Les cinq principes fondateurs:

  1. « Wikipédia est une encyclopédie qui incorpore des éléments d’encyclopédie généraliste, d’encyclopédie spécialisée, d’almanach et d’atlas.
  2. Wikipédia recherche la neutralité de point de vue, ce qui signifie que les articles ne doivent pas promouvoir de point de vue particulier.
  3. Wikipédia est publiée sous licence libre et ouverte à tous.
  4. Wikipédia est un projet collaboratif qui suit des règles de savoir-vivre: vous êtes tenu de respecter les autres wikipédiens, même lorsqu’il y a désaccord.
  5. Wikipédia n’a pas d’autres règles fixes que les cinq principes fondateurs énoncés ici. N’hésitez pas à être audacieux dans vos contributions puisque l’un des avantages de pouvoir modifier Wikipédia est que tout n’a pas à être parfait du premier coup. »

Pour en apprendre davantage sur ce brillant manifeste collectif de connaissances, visitez : https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Principes_fondateurs

Crédit photo à la une: Davide Ragusa

Ginette Larose

Ginette Larose, possède une vaste expérience auprès de gens provenant d’univers très différents. L’entreprise, de coaching et de consultation, «Imagine l’Inspiration» fût fondée en 2012 par Ginette (Gi) Larose, Master coach en créativité. Elle base sa pratique auprès d’entreprises ou d’individus désireux de faire des changements en exploitant leur plein potentiel à EXPLORER, à S’EXPOSER et à EXPÉRIMENTER.

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Imagine l’inspiration

Pour mieux ORGANISER, PLANIFIER et faire une bonne GESTION, une gamme d’outils créatifs et adaptés à leurs besoins, afin d’aider la recherche de solutions aux problèmes, de rendre le travail plus efficace et plus productif, ainsi que d’améliorer la qualité et la satisfaction. Les valeurs et la mission de l’entreprise reposent sur l’engagement de Ginette envers ses clients afin de les accompagner et de les inspirer à engendrer des améliorations constantes et graduelles dans tous les aspects de leur vie et à prendre conscience de l’ampleur de leurs capacités au quotidien !


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