La culture de « La culture numérique »

En me levant chaque matin, je prends mon téléphone, regarde la météo et mes courriels. Je pose ma tablette sur son support et regarde les nouvelles pendant que je fais déjeuner mes enfants. Ma fille de 12 ans regarde également son iPod, elle a une « convo » me dit-elle, où elle peut texter à tous les élèves de sa classe. Tout le monde est parti, je prends mon café tranquillement en lisant La Presse+. Ce sont des habitudes ancrées dans chacun de mes matins et peut-être dans les vôtres aussi.

Mes habitudes ont dû se mouvoir dans un décor numérique fonctionnel, confortable et même parfois inconscient… on l’appelle de nos jours « La culture numérique ». Une culture qui a pris le dessus sur notre quotidien, lui apportant une toute nouvelle « norme » qui ne fait pas forcément l’unanimité. Certains l’accuseront de bouleverser nos vies.

À ce sujet, Milad Doueihi, un « numéricien » de renom, écrit en 2013 « La grande conversion numérique ». Il explique les nombreux bouleversements qui ont induit des pratiques de masse et qui instaurent vite de nouvelles normes culturelles. Celles-ci remettent en cause des conventions et des traditions établies.

Tout au long des années 2000, le terme numérique va prendre plusieurs déclinaisons, enrichissant le vocabulaire et les discours de plusieurs décideurs du domaine du digital, des TI, du marketing et des ventes ; alternant culture numérique, révolution numérique, humanisme numérique comme arguments d’évolution et de modernisation. Est-ce la naissance d’un « Buzz Word » ou plutôt sa réincarnation ?

L’expression « Culture numérique » va être reprise par les médias, les blogues, les sites Internet et les groupes de chercheurs. Elle est au centre de plusieurs débats. Elle est devenue un véritable domaine de spécialisation.

Par ailleurs, les outils numériques font partie de nos pratiques quotidiennes et modifient nos façons d’agir. Ce ne sont pas toujours les outils numériques qui s’adaptent à nous, mais bien nous qui incorporons ces outils afin de créer une nouvelle façon d’agir. Ces pratiques sont intégrées par tous les membres de la société de communication. C’est une manière d’interagir avec le monde qui s’est globalisé, d’où le terme d’humanisme numérique.

Bien que l’expression semble nouvelle, quoique très utilisée depuis les années 2000, certains faits historiques nous montrent que l’origine de la culture numérique est une expression et surtout une réalité que nous vivons depuis les années 60, avec l’apparition de la messagerie électronique et du courrier électronique dans les universités. En 1980, IBM lance IBM PC ; 1982, le premier compact disc apparait ; 1983, Airbus lance son premier avion commandé par une technologie numérique ; 1990, Internet adopte le protocole HTTP et se distribue massivement. Début des années 2000, le blogue devient accessible même aux personnes sans formation informatique.

Au cours des années 2000, le téléphone mobile devient un mode majeur de télécommunication et de nombreuses personnes adoptent le SMS prévu par la norme GSM définie pourtant en 1982.

Nous baignons dans la culture numérique depuis plus de 50 ans et cette norme est loin d’être nouvelle. L’apparition du compact disc a changé notre façon d’écouter la musique en 1982, tout comme le iPod l’a fait en 2006. Les nouveaux moyens de communication lui ont permis de se répandre et de se vulgariser plus rapidement.

Tracer son évolution à travers les années est une façon pour moi de mesurer l’expression lue un peu partout « La culture numérique est à nos portes ». Nous vivons une ère où les « Buzz Words » circulent comme une trainée de poudre magique. Connaitre leur origine est une belle façon de les adopter adéquatement.


Sihem Neggaz
Responsable des événements – RCEQ
RCEQ.ca

Sihem Neggaz

Entrepreneure en série avec plus de 8 ans d’expérience dans le domaine du web, Sihem est experte en stratégie numérique et est responsable des évènements au RCEQ.

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