C’est les vacances ! Allez-y, décrochez !
Prendre des vacances, c’est bien souvent ce que l’on attend impatiemment. Oui, en effet, s’arrêter, se déposer, prendre du temps pour soi…
En cette période estivale, avec le soleil et le beau temps, il faut bien dire qu’on a davantage l’esprit à l’évasion qu’au boulot. Cette vision, versus la réalité, ne semble pas s’arrimer.
En effet, selon un sondage CROP, commandé par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agrées, les travailleurs québécois prendraient moins de vacances cet été et décrocheraient moins du travail durant cette période.
Si en 2013, on comptabilisait 2,3 semaines, en 2015, on se situe maintenant à 2 semaines. À noter que c’est les 18-34 ans qui déclassent à la baisse les chiffres, choisissant plutôt la chaise de bureau que les vacances, avec seulement 1.8 semaine de vacances.
Manque de temps? Coût de la vie qui ne cesse de croître? Compétition féroce dans le milieu de travail? Définition du «soi» par son boulot?
Une chose demeure, on semble de plus en plus avoir de la difficulté à décrocher, se déconnecter totalement du boulot, pour s’offrir du temps de qualité et d’authentiques moments de détente.
Mais qu’en est-il de notre santé?
Moins de vacances, plus de stress?
Décrocher de son travail est un élément essentiel pour assurer une bonne productivité au travail, selon les recherches de Sabine Sonnentag: les gens qui ne se détachent pas de leur travail souffrent d’un niveau plus élevé d’épuisement. En contrepartie, ceux qui s’en détachent sont susceptibles d’avoir des niveaux d’engagements plus élevés au travail.
Et décrocher veut dire, réellement se détacher de son boulot. Avec les outils d’aujourd’hui qui nous permettent une connexion constante, l’effet demeure-t-il le même? Car oui, plusieurs ont l’habitude de rester connectés durant leurs vacances estivales.
Toujours selon le sondage CROP, ces derniers reviendraient davantage stressés que leurs confrères et consoeurs qui ont tout éteint. Alors pourquoi garder contact avec le boulot? L’intérêt personnel serait majoritairement en cause (61%), suivi de l’impossibilité de déléguer (27%), la culture de l’entreprise (14%) et finalement la pression du supérieur immédiat. (9%).
Recharger ses batteries, une nécessitée
Des données inquiétantes selon l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréent, estimant qu’un moment de repos est essentiel pour assurer la santé des travailleurs.
En effet, dans la foulée, on peut se questionner sur la définition que nous avons aujourd’hui du mot «décrocher», un concept semblant de plus en plus difficile à matérialiser quand il s’agit de vacances.
Est-ce que nous devons réapprendre à décrocher au quotidien pour arriver à le faire efficacement en vacances?
Une suggestion d’Adam Rifkin, un entrepreneur à succès de la Silicon Valley, serait de prendre un temps d’arrêt à tous les jours, plutôt qu’une semaine d’évasion, si nous sommes confrontés à l’impossibilité de nous arrêter totalement. Pensons ici aux entrepreneurs en démarrage.
Sabine Sonnetag mentionne également dans ses recherches que si vous faites l’effort quotidiennement de vous dégagez de votre travail à la fin de votre journée: passe-temps, exercice, etc., vous pourrez profiter des bienfaits de décrocher et, ainsi, vous sentir moins fatigués, plus engagés au travail et vitalisés. Un parallèle intéressant à faire: les pauses au travail engendrent aussi des bénéfices similaires.
Et le week-end, on en profite amplement – tout simplement. On délaisse l’idée des courtes pauses pour s’offrir pleinement l’expérience de la fin de semaine et de ses bienfaits.
Peu importe le modèle choisi, avec nos réalités en tant qu’employé ou entrepreneur, il demeure tout de même essentiel de mettre à son horaire un temps nécessaire pour s’offrir des airs de vacances: qu’elles soient plus courtes ou plus longues.
Et qui sait, peut-être mieux réapprivoiser ce concept, un pas à la fois, pour mieux y goûter, année après année.
Bonnes vacances !
Julie Thério
Spécialiste contenu // Entrepreneure mode de vie // Professeure de Yoga
Fondatrice BOHOS
Sources: Harvard Business Review, CROP