Marigold: la mode en toute transparence

Marilyne Baril est la créatrice derrière la marque de mode féminine montréalaise Marigold. Elle conçoit et met en marché des vêtements éthiques et 100% locaux depuis 2014. Dans un entretien téléphonique avec la femme d’affaires, j’ai discuté de l’évolution de son entreprise au fil des ans et des valeurs phares qui la guident dans ses choix.

 

Entrepreneure née

Marigold | Marilyne Baril debout dans un atelier

Ce n’est pas surprenant que Marilyne ait fait le choix de l’entrepreneuriat très tôt dans sa carrière avec deux parents en affaires et une grande passion pour la couture. «À 16 ans, j’ai réalisé mon premier contrat de confection de robe de mariée. J’étais pas mal fière d’être meilleure en couture que ma grand-mère! Pour en arriver là, j’avais débuté une formation dans une école de couture quelques années plus tôt.»

Son père, qui était chasseur-trappeur, travaillait les fourrures pour en créer des mitaines, et Marilyne l’aidait régulièrement. Cet héritage familial a laissé des traces dans le plan d’affaires de la designer. «La première année, je créais des manteaux luxueux, notamment, avec de la fourrure et de la laine. Je ne te le cacherai pas, les ventes étaient difficiles. C’était cher… et chaud. Pas facile d’en vendre à l’année! Donc, tout de suite à mon premier été, j’ai ajouté des robes à ma collection.»

L’art de s’entourer

Marigold | Intérieur de la boutique Marigold

Suite à des études en mode et après quelques années comme salariée dans l’industrie, Marilyne a acquis son expérience d’affaires auprès de conseillers et de mentors. «Je n’ai pas eu peur d’aller chercher des formations, surtout au démarrage, pour mieux comprendre, entre autres, les finances et la fiscalité. J’ai fait évoluer mon entreprise pour vivre de ma passion et, aujourd’hui, mon entreprise emploie trois personnes.»

Elle accueille aussi des stagiaires à qui elle souhaite transmettre non seulement ses connaissances techniques, mais également ses apprentissages entrepreneuriaux. «Je dis souvent aux étudiantes que la seule chose que ça prend pour se lancer en affaires, c’est du temps. Pas besoin d’avoir plein d’argent. Il suffit de diminuer au minimum les dépenses. Au début, je vivais dans mon atelier. Ça m’a permis de garder le cap sur mon projet.»

Encore à ce jour, l’entrepreneure s’appuie sur un important réseau. Pour les étapes de gradation des patrons, de la coupe et de la couture, la designer se fait un point d’honneur à travailler avec des collaborateurs externes basés à Montréal.

Transparence et éducation

Marigold | Marilyne Baril avec un bébé dans les bras

«Un vêtement, ça ne se recycle pas. On peut le donner au suivant, mais, bien souvent, ça devient un déchet. Il y a déjà tellement de vêtements, alors, quand on en ajoute un autre, on doit s’assurer de bien le faire pour qu’il soit durable.»

Le slow-fashion, pour Marilyne, n’est pas seulement une question d’environnement (même si cette dimension est très importante), c’est aussi de donner une juste part à tous ceux qui participent à la chaîne de production. C’est pourquoi elle a créé une étiquette de la transparence des prix qu’elle appose fièrement sur chacun des vêtements qu’elle conçoit. Les coûts de matières premières, de fabrication, de recherche et développement et d’opération y sont détaillés. «Lorsqu’une cliente paie un chemisier, elle comprend maintenant combien ça coûte réellement pour le faire. Non, je ne mets pas tout cet argent dans mes poches!»

Marilyne pousse la transparence encore plus loin lors de notre entretien. «Je n’ai pas fait d’argent les cinq premières années. En fait, mon entreprise s’est endettée du montant de mon salaire. C’est un petit salaire, mais c’est important de le réaliser. Avec l’ouverture de la boutique, il y a eu beaucoup d’investissement à l’an six.»

La boutique Marigold, située à Verdun, vient de fêter son premier anniversaire. «Le contexte actuel, c’est pas super évident pour les entreprises, mais j’y vois aussi du positif. Quand une cliente pousse la porte de la boutique, c’est parce qu’elle a envie d’être là, et elle achète. Ça, c’est bien!»

Ce sont la consolidation et la recherche d’un équilibre qui guident la femme d’affaires, nouvellement maman, pour sa septième année. «Apprendre mon nouveau rythme de travail, mettre l’accent sur mon service d’ajustement sur mesure des robes… c’est pas mal là-dessus que je souhaite me concentrer», m’indique, en conclusion, Marilyne.

Consultez la fiche membre Signé Local.


Crédits photos: Marigold

Geneviève Girard

À travers tous ses projets, Geneviève prend le temps de parcourir les routes du Québec pour dénicher les entreprises qui s’y cachent. Adepte d’agrotourisme et de découvertes culinaires, elle est une cliente assidue des différents marchés publics. L’achat local représente, pour Geneviève, une occasion de déployer l’entrepreneuriat québécois et de faire des découvertes passionnantes.


Signé Local

Lancée en décembre 2015, la plateforme SignéLocal.com est la vitrine du Fait au Québec. Le site Web, dont le but premier est de faire rayonner les entreprises ayant des produits de qualité et comme valeur la fabrication locale, regroupe déjà plus de 400 entreprises membres, partout en province.


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