La fabrik éco. : une affaire de famille

La rédaction de ce billet m’amène à faire une introspection de mon propre rêve entrepreneurial tellement la discussion a coulé de source entre les deux entrepreneures derrière le projet La fabrik éco. et moi. Cette rencontre téléphonique fût un point de rencontre de nos trois profils entrepreneuriaux, de nos petites tendances workaholic et de notre légèreté.

Lors de notre entretien téléphonique, les femmes d’affaires se sont livrées avec beaucoup d’humilité, de sincérité et de complicité. Tout ça, sans économiser sur les anecdotes cocasses et croustillantes des deux entrepreneures qui donnent vie à l’entreprise écologique qui conçoit de jolis sacs réutilisables pratiques et économiques.

 

La farbik éco | Trois sacs réutilisables de différentes teintes de bleu et tailles

Rêve d’enfants deviendra grand

Comme Obélix, on peut dire que Pénélope et Camélia St-Cyr Robitaille sont tombées dans la potion magique durant leur enfance. Leurs deux parents étant eux-mêmes entrepreneurs, il était plus que certain que la culture entrepreneuriale allait être encouragée à la maison.

«Vers l’âge de 9 ans jusqu’à environ 14 ans, on a tenu le kiosque de fraises chez nos grands-parents à Drummondville durant la période estivale. C’était une belle école pour nous: le service à la clientèle, compter l’argent, les responsabilités et surtout la confiance de notre famille» de me mentionner les deux sœurs. C’est dans ce contexte que les filles allaient pouvoir développer leur autonomie, leur sens de l’initiative, leur créativité et leur leadership.

Comme une petite pousse qui a germé, le rêve s’est rapidement transformé pour ces entrepreneures en herbe. Elles ont donc lancé «bisbille» leur première entreprise de bijoux vers l’âge de 12 ans. «Bisbille c’était, oui, un jeu de mots avec les billes pour les bijoux, mais c’était aussi un clin d’œil. Parce qu’on est deux sœurs, parfois il y a de la chicane. On trouvait ça très drôle d’utiliser ce mot comme nom d’entreprise» de m’expliquer Camélia.

Déjà, les petites abeilles travaillaient avec assiduité et sérieux pour développer leur compagnie. Pour illustrer ce propos, Pénélope et sa sœur me racontent que « pour déterminer le prix de vente, on calculait le nombre de perles dont on avait besoin pour un collier qu’on multipliait avec le prix des perles ».

Cette première expérience forgera leurs attentes par rapport à leur futur et à leur mode de vie : « comme les parents nous ont encouragées dans cette voie, cela a fait diminuer les craintes face à l’entrepreneuriat, par exemple celle de manquer de contrats. » Pour Pénélope qui a fait un court passage en entreprise, rien ne vaut sa liberté d’entrepreneure.

La fabrik éco | Les deux sœurs fondatrices de l'entreprise

2 sœurs, 3 entreprises et du travail acharné

Bien qu’elles aient officiellement lancé La fabrik éco à l’été 2016, le duo n’était pas à la recherche d’un nouvel emploi. En effet, Camélia qui possédait déjà son entreprise de couture en plus de travailler de façon saisonnière pour Les Grands Ballets Canadiens a proposé un peu naïvement à sa sœur de lui confectionner des sacs réutilisables pour sa propre utilisation. Pénélope qui est dans le domaine de la retouche photo et du graphisme depuis plusieurs années est une adepte du mouvement zéro déchet et a proposé à sa sœur de fabriquer plus de sacs pour permettre à ses amis de s’en procurer.

C’est donc en «travaillant les soirs et les fins de semaine sur les projets de couture et le marketing de La fabrik éco qu’on a mis sur pied l’entreprise sans avoir de plan d’affaires. Tout ce qu’on voulait au départ c’est qu’on arrive à rembourser l’investissement initial». Non seulement Camélia et Pénélope ont atteint leur objectif, elles ont récemment déménagé leur matériel du sous-sol de Camélia à un véritable local d’affaires.

«La première année de l’entreprise a été difficile pour la conciliation travail-famille. Nos conjoints sont très présents dans cette belle aventure, ils sont parfois commissionnaires ou livreurs en plus de nous écouter parler de nos projets. Avoir ce local nous permet de doser plus efficacement nos efforts et de mieux travailler» de me mentionner Pénélope qui n’était pas d’accord avec ce changement au départ. Mais comme Camélia fait preuve d’une détermination sans faille, elle a réussi à convaincre sa sœur.

Entre les deux, aucun contrat d’associé pour encadrer leur collaboration. «L’amour inconditionnel qu’on se porte entre sœurs, une communication efficace et omniprésente et la division claire des tâches sont les bases de notre entreprise» de m’affirmer les entrepreneures.

La fabrik éco | Fruits dans un bol vus de haut à gauche avec un autre bol recouvert d'une pellicule réutilisable à droite

Grandir avec les collaborations

L’entreprise a connu une forte croissance après seulement deux mois d’opération et Camélia a dû céder une partie de la production à d’autres couturières d’un peu partout au Québec pour se consacrer aujourd’hui davantage à la gestion de la production. Pénélope qui a créé l’image de marque au début de l’aventure s’occupe à présent des relations avec les clients et les points de vente, du marketing et de la comptabilité.

Quand je les questionne sur les prochaines étapes, elles me répondent en riant qu’elles ne savent pas. Camélia ajoute qu’«on ne consacre que peu d’efforts au développement puisque nous sommes déjà impliquées dans d’autres mandats.» Pénélope me mentionne qu’ «elle manque de temps pour faire de la prospection pour de nouveaux points de vente, en fait ce sont eux qui me contacte pour avoir nos produits».

Pour ces deux femmes fort occupées qui se laissent guider par le mantra «Go with the flow», la participation à des salons d’artisans comme le marché Etsy Fait au Québec ou les Puces Pop représentent un terreau fertile pour d’éventuelles collaborations. Elles peuvent déjà ajouter à leur feuille de route l’Atelier Bang Bang et Hubert Cormier nutritionniste avec qui elles ont déjà lancé une édition limitée.

Les sacs réutilisables sont maintenant conçus avec du tissu montréalais, entièrement à la main, avec un design épuré qui représente leur image de marque et qui les distingue sur le marché. La fabrik éco est une entreprise aux doigts de fée, gérer de main de maître par deux femmes passionnées de l’entrepreneuriat.

Crédits photos: La fabrik éco.

Geneviève Girard

À travers tous ses projets, Geneviève prend le temps de parcourir les routes du Québec pour dénicher les entreprises qui s’y cachent. Adepte d’agrotourisme et de découvertes culinaires, elle est une cliente assidue des différents marchés publics. L’achat local représente, pour Geneviève, une occasion de déployer l’entrepreneuriat québécois et de faire des découvertes passionnantes.


Signé Local

Lancée en décembre 2015, la plateforme SignéLocal.com est la vitrine du Fait au Québec. Le site Web, dont le but premier est de faire rayonner les entreprises ayant des produits de qualité et comme valeur la fabrication locale, regroupe déjà plus de 400 entreprises membres, partout en province.


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