Il était une fois Baratin

Certains entrepreneurs sont des artistes, des créateurs. Pour ces personnes, l’entrepreneuriat est un moyen de vivre de leur passion, mais c’est d’abord le désir de créer qui les meut.

Les deux créatrices de la marque Atelier Baratin ont vu juste en visant le marché des hommes. C’est un marché peu exploité, et pourtant en pleine croissance, puisque les hommes sont de plus en plus intéressés par la mode.

Créer et gérer

Marie-France et Roxanne travaillaient toutes deux pour une designer lorsqu’elles ont décidé qu’elles aussi voulaient avoir un plus grand pouvoir décisionnel et créatif. « On voulait réaliser ce désir, créer et gérer ensemble, raconte Roxanne, on voyait une grande demande. » C’est ce besoin de répondre à une demande grandissante qui les a menées à se lancer en affaires.

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Les deux font la paire

Un bon entrepreneur doit être organisé, selon Roxanne. Or, cette dernière ne se considère pas structurée, « c’est pour ça qu’on est deux. Marie-France est très organisée, elle est à son affaire, elle maitrise la comptabilité. » De son côté, Roxanne apporte sa créativité au duo d’entrepreneures. « On fait vraiment une belle paire, on peut se compléter. » Ainsi, les lacunes de l’une sont comblées par les forces de l’autre et vice-versa. Il y a aussi la nécessité d’être passionnées, aveuglément. « C’est cette passion qui fait en sorte qu’on ne compte pas les heures et qui nous aide à avancer tête première. »

Les défis de l’entrepreneuriat

D’abord, « on part de zéro », explique Roxanne. Lorsqu’on démarre une compagnie, il faut essayer de l’imaginer et d’avancer à partir de rien. C’est ce qui pose le plus grand défi selon la cofondatrice d’Atelier Baratin. Effectivement, nous imaginons (lire, espérons) souvent un clé en main. Cependant, il faut travailler fort, accepter que ça ne marche pas tout de suite et savoir se débrouiller. Ensuite, il y a la visibilité et les clients à aller chercher.

Au quotidien, il faut aussi s’ajuster, se faire connaître, encore, aller chercher de nouveaux clients, encore. De leur côté, les deux entrepreneures font des études de marché en lançant des petites collections : « on s’ajuste à ce qu’on voit, il faut que ça fasse au plus de gens ».

Le but ? Trouver et garder leurs clients. À long terme, elles doivent réfléchir à toujours augmenter la qualité, à offrir un meilleur service. Il faut aussi veiller à se renouveler continuellement, car « la mode est un cycle ». Si les premières années sont prolifiques, il n’est pas rare d’observer une baisse de clientèle. Or, il faut que la clientèle continue d’augmenter, plutôt que de diminuer.

« La mode masculine est un défi en soi »

Pour leur entourage, la mode masculine était un gros risque. Pour les deux créatrices, c’était plutôt le bon temps pour se lancer dans ce marché. Roxanne explique qu’elle souhaitait intégrer ce marché depuis le début. Néanmoins, le marché des hommes est effectivement plus complexe. « Il faut essayer de les comprendre et de les cerner », explique l’entrepreneure. Selon elle, les hommes préfèrent l’achat en ligne. Il faut donc simplifier l’expérience d’achat, car « ils n’aiment pas magasiner ». Mais, « il y a une grosse demande, donc on tombe bien », ajoute-t-elle, optimiste.

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D’ailleurs, afin de bien se positionner et de se démarquer, les deux femmes s’assurent de rester simples : « on ne fait pas de grosses collections qui se vendront à 50 % de rabais un mois plus tard ». Plutôt, elles s’attaquent à la vente en ligne, évitant ainsi de jongler avec plusieurs points de vente, « c’est plus direct ». Elles ne visent pas nécessairement l’international, même si elles ne rejettent pas l’idée, mais elles souhaitent surtout éviter de tomber dans le fast fashion en privilégiant le sur-mesure pour les mariages ou encore pour les hommes d’affaires, par exemple.

La qualité en premier

Les deux créatrices ont à cœur de « changer le rapport d’achat d’un vêtement. Emmener les gens à changer leurs habitudes d’achat d’un vêtement en priorisant la qualité plutôt que la quantité. Accorder de l’importance à sa provenance et à sa confection, comme on le fait plus facilement avec les aliments par exemple. Prioriser les ventes directes pour avoir un meilleur lien avec le client en étant à l’écoute de ses besoins et ainsi évoluer plus vite en tant qu’entreprise. » C’est à partir de cette ligne directrice qu’elles basent leurs décisions, qu’elles créent et qu’elles gèrent leur entreprise.

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Un climat d’entraide

Et comment se porte l’entrepreneuriat au Québec ? « Il y en a de plus en plus. Notre génération a un désir de répondre à un besoin, faire du “fait au Québec”, du commerce local. On a vraiment une belle vague d’entrepreneurs, tout le monde s’entraide », explique Roxanne, qui est très positive concernant l’état de l’entrepreneuriat au Québec.

Pour la suite, les deux femmes souhaitent répondre à la demande de la mode masculine, simplement. Et donner un service incomparable. Être entrepreneur, c’est aussi la création à travers des valeurs qui leur sont propres. Marie-France et Roxanne sont d’abord des artistes, mais en souhaitant combler le besoin observé, elles sont devenues entrepreneures.

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Éveline Thibault-Lanctôt

Hippie, geek et maman, Éveline est curieuse et touche-à-tout. En devenant maman, ce n’est pas seulement le mode de vie familiale qu’elle a embrassé, mais aussi le mode de vie « signé local ». Avec son mari, elle se lance en affaire à l’automne 2016 avec sa compagnie L’Atelier de Tennis, une école de tennis pour toute la famille, dans Lanaudière. Aussi enseignante, rédactrice et réviseure linguistique avec sa compagnie Le Scriptorium, elle réalise peu à peu que l’entrepreneuriat et le travail autonome sont faits pour elle. À travers ce blogue, enfin, elle pourra commenter la scène locale et vous inspirer à farfouiller les recoins du Québec afin de découvrir le « fait au Québec ».

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Lancée en décembre 2015, la plateforme SignéLocal.com est la vitrine du Fait au Québec. Le site Web, dont le but premier est de faire rayonner les entreprises ayant des produits de qualité et comme valeur la fabrication locale, regroupe déjà plus de 400 entreprises membres, partout en province.


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