Tout savoir pour partir en affaires
Avez-vous déjà pensé à vous lancer en affaires? Si oui, j’imagine que vous en avez, au préalable, parlé à votre entourage. Quelles ont été leurs réactions? Bonnes, mauvaises, incertaines… Une chose est sûre, tout le monde semble avoir son mot à dire sur le sujet.
D’un côté, un ami vous encourage fortement à vous lancer. Il est soudainement devenu un expert en la matière et vous prodigue ses meilleurs conseils. D’un autre côté, votre oncle vous déconseille fortement de vous lancer dans l’aventure, puisque c’est la faillite garantie! Qui croire? Quels sont les réels éléments à considérer avant de démarrer son entreprise?
Les mythes et réalités de l’entrepreneuriat
J’ai répertorié pour vous les idées communes et les fausses croyances, dont on entend souvent parler, lorsqu’on souhaite partir en affaires. À l’aide des six énoncés suivants, je serai à même de démystifier le vrai du faux, en la matière.
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Il faut venir d’une famille d’entrepreneurs pour en devenir un
Certaines personnes aiment croire qu’on naît entrepreneur. Eh bien non! Il n’y a pas de gène transmis à la naissance par nos parents, qui permettent d’accéder à cette profession. Que l’on ait des parents entrepreneurs ne garantit en rien notre réussite dans le monde des affaires. Le contraire est aussi vrai! Il est évident que le fait de connaître des gens actifs dans le monde des affaires et qu’ils soient dans notre entourage direct peut valoriser et stimuler notre intérêt pour l’entrepreneuriat. De plus, c’est une belle occasion de s’initier à la profession d’entrepreneur dès son plus jeune âge. Cependant, la passion pour l’entrepreneuriat peut se retrouver chez bon nombre de personnes, peu importe le sexe, l’âge, le statut social, le niveau de vie, etc. Si on n’a pas la chance d’avoir un entrepreneur dans notre réseau, le mentorat d’affaires est une belle façon d’apprendre sur le métier. En effet, accompagné d’un entrepreneur sénior, vous serez guidé dans les différentes étapes du processus. Pour en savoir davantage sur la façon d’entrer en contact avec un entrepreneur-mentor, visitez :
La Fondation de l’entrepreneurship au www.entrepreneurship.qc.ca .
Pour le cybermentorat, consultez le site Academos au www.academos.qc.ca .
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Il est impératif d’avoir fait des études en gestion pour devenir un entrepreneur à succès
Évidemment, c’est faux! Cette croyance tend à vouloir s’amoindrir puisque beaucoup d’entrepreneurs n’ayant pas fait le parcours académique idéal partagent leurs histoires de réussite via les multiples plateformes du web. Il n’est pas rare d’entendre des gens ayant à peine fini leurs études secondaires, avoir eu le courage de concrétiser leur projet d’affaires. La majorité d’entre eux vous diront que l’important c’est d’avoir la passion du domaine dans lequel vous désirez partir votre entreprise, mais aussi d’avoir beaucoup de détermination et de polyvalence. Selon plusieurs entrepreneurs, il est plus important d’avoir un minimum d’expérience (5 ans) du domaine dans lequel on souhaite se lancer et de toujours renouveler nos connaissances via des formations ou des ouvrages pertinents.
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Il faut avoir une idée complètement nouvelle pour réussir en affaires
Eh bien non! Nous ne sommes pas tous des Steve Job de ce monde. Être entrepreneur ce n’est pas seulement d’inventer de nouveaux produits. Celui ou celle qui souhaite lancer son entreprise peut décider d’améliorer des produits ou services existants (création de couches lavables, plutôt que jetables), de mieux desservir un segment de clientèle négligée par les entreprises concurrentes (création de vêtements dernière mode, pour les tailles fortes) ou encore de s’installer dans une ville dans laquelle il n’y a pas de concurrent pour le service offert (ouverture d’un premier garage dans une petite ville d’Abitibi). Au début du processus, la première question que l’on doit se poser, lorsqu’on croit détenir une bonne idée ou une opportunité d’affaires intéressante c’est : est-ce que mon produit ou service répond à un besoin existant sur le marché? On doit également se demander à quel type de personnes nous comptons vendre ce produit ou service. Qui sera notre clientèle cible? Comment vais-je joindre cette clientèle cible? À quel prix vais-je vendre ce produit? Pour répondre à toutes ces questions, il est nécessaire de faire une étude de marché avant d’investir de l’argent dans l’entreprise. Vous pouvez accéder à une multitude de modèles sur Internet pour construire votre étude de marché et ainsi valider la faisabilité de votre idée.
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Les entrepreneurs décident quand et combien de temps ils travaillent
Cette affirmation est mitigée puisqu’elle est variable selon le domaine dans lequel vous démarrez votre entreprise. Certains travailleurs autonomes, comme les infographes par exemple, auront beaucoup plus de faciliter à construire un horaire flexible qui correspond à leurs besoins, puisqu’ils travaillent bien souvent de la maison. Tandis qu’un restaurateur sera appelé à travailler plus souvent le soir et les fins de semaine, compte tenu de l’achalandage de sa clientèle. Sachez que peu importe le domaine, un entrepreneur travaillera probablement plus d’heures, qu’un simple employé. Lorsque l’on démarre son entreprise, on travaille en moyenne plus de 50 heures par semaine. Ce sont les trois premières années qui demandent le plus d’investissement personnel, puisque tout est à bâtir. Il est évident que vous pourrez décider plus facilement à quel moment vous désirez prendre vos vacances. En contrepartie, ce sera bien souvent en fonction des périodes moins affluentes, que vous déciderez de prendre du repos. Vous serez votre propre patron certes, mais votre clientèle régira une grande partie de votre emploi du temps.
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Tous les entrepreneurs font énormément d’argent!
C’est faux ! Le fait d’être entrepreneur ne garantit pas la richesse instantanée. L’objectif lorsque l’on démarre une entreprise est d’abord de travailler dans un domaine qui nous passionne et bien évidemment de réussir à vivre de la profession d’entrepreneur. Plusieurs modèles d’entrepreneurs québécois nous ont montré qu’il était possible d’atteindre ses rêves en travaillant d’arrache-pied. Que serait le Québec sans des hommes et des femmes tels que; Jean Coutu, Lise Watier et Guy Laliberté ! Ces gens avaient une idée et ils ont su la concrétiser et la faire évoluer, en un grand projet. Bien sûr, ce ne sont pas tous les entrepreneurs qui désirent mettre autant d’heures et d’énergie dans leur entreprise. Prenez par exemple une entrepreneure fabriquant des poupées sur mesure. Elle souhaite confectionner des modèles uniques et elle ne veut surtout pas envoyer la production en Chine pour accroître son rendement au détriment de la qualité du produit. Elles préfèrent travailler dans une entreprise à taille humaine et vendre moins de produits. De cette manière, elle peut se sentir près de sa clientèle et concilier plus facilement travail et famille. Elle ne deviendra probablement jamais riche, mais elle pourra très bien vivre de son entreprise. C’est à chaque entrepreneur de trouver son modèle d’affaires et de définir à quel rythme, il souhaite atteindre ses objectifs.
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C’est très risqué de se lancer en affaires!
Il est vrai que partir en affaires comprend une part de risque. Il faut avoir les nerfs assez solides pour gérer les imprévus et les incertitudes que comporte la profession d’entrepreneur. Bien sûr, on peut amenuiser les risques financiers et organisationnels, en élaborant un bon plan d’action et un plan d’affaires. Pour ce faire, on doit s’assurer de s’entourer de gens compétents et qualifiés, qui pourront nous aider à l’élaboration de ces outils essentiels lors du démarrage. Pour en savoir davantage sur les ressources d’aide, consultez les sites suivants :
L’association des centres locaux de développement du Québec au www.acldq.qc.ca
La Banque de Développement du Canada au www.bdc.ca
Sophie Bienvenue
Agente de développement à l’entrepreneuriat jeunesse – Carrefour Jeunesse-Emploi Longueuil – P.L.A.C.E Rive-Sud