Rebondir après avoir essuyé un cuisant échec

Mener une organisation à travers les défis humains, technologiques et financiers n’est pas simple. Il n’est donc pas surprenant que l’entrepreneuriat nous amène à vivre des épisodes de lassitude ou d’essoufflement, surtout après s’être planté!

 

L’échec réel n’est pas glamour et ne se partage pas

Je ne parle pas ici de l’échec cute, comme celui qu’on partage à sa communauté sans heurt et sans effort, ou celui qu’on glorifie sur les réseaux sociaux avec le hashtag #fail et un émoji de fierté… Non, le véritable échec ne se partage pas. Il fait mal et se vit d’abord dans le silence et la solitude.

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Après? Cela dépend de notre disposition à accepter la leçon, mais aussi de notre capacité à nous rendre vulnérable face à nous-même, puis devant nos amis, nos collègues, nos employés, nos collaborateurs, nos clients. Bref, cela relève du temps et de l’espace que nous nous accordons pour voir clair et pour construire un sens, a posteriori, de l’apprentissage.

C’est cliché de dire qu’un échec n’en est pas réellement un, qu’il s’agit d’un apprentissage… Cependant, la clé est effectivement de réussir à générer ce regard de bienveillance envers soi (et envers les autres acteurs de l’échec) pour y cueillir la leçon et, avec le recul, progresser.

Pour rebondir, il suffit d’un nouveau regard. Comment le générer pour soi? Comment l’inspirer à l’équipe?

La plupart du temps (en affaires et dans la vie), on escamote le bilan post mortem. Pourtant, prendre le temps de comprendre, de voir, de fabriquer le sens est essentiel à tout leadership. À l’inverse, ne pas s’accorder le temps de faire du sens avec les projets, particulièrement ceux qui plantent, c’est refuser de reconnaître le caractère profondément imparfait de toute décision… Dans une certaine mesure, c’est rendre le terrain fertile pour une seconde défaite (puis une troisième, une quatrième, etc.).

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La réflexion en équipe après un échec n’est pas un jeu d’enfant

Je sais, je vous comprends. Cela prend du courage, spécialement quand on est personnellement responsable de l’échec. D’autant plus que, contrairement à l’acte de bravoure, la réflexion post-échec n’est pas une posture de combat ; elle ne se fait pas sous l’assaut d’adrénaline. C’est un exercice délicat qui peut, sans contredit, causer un réel tort aux gens impliqués et à l’organisation. Il est donc important de, non seulement, faire l’exercice, mais aussi de mettre en place les conditions adéquates. En outre, si on fait le travail avec respect, alors, oui, l’histoire de l’échec sera naturellement empreinte d’authenticité et, oui, on pourra en parler, le partager.

Après tout, on dit que c’est dans l’adversité que se forgent les grands caractères! Il est donc raisonnable de penser qu’il en va de même pour les identités organisationnelles. Ça, c’est tout de même une bonne nouvelle, non?


Crédit photo à la une : Niyas Khan
Crédit 2e photo : Oliver Sjöström
Crédit 3e photo : Alasdair Elmes

Stéphanie Dupuis

J’accompagne les organisations et les leaders à se développer et à se propulser.

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