Les pires tactiques de relations publiques selon les journalistes

Il suffit de quelques secondes, lorsque vous cherchez #PRFail sur Twitter, pour vous apercevoir du nombre effarant de journalistes se plaignant à propos des mauvais pitchs qu’ils reçoivent chaque semaine. C’est le moins qu’on puisse dire, la relation entre les journalistes et les professionnels des relations publiques est compliquée.

 

Bien que les professionnels des relations publiques aient besoin des médias pour que leur travail fonctionne, il est également vrai que, dans une certaine mesure, les journalistes comptent aussi sur les professionnels des relations publiques pour livrer des idées d’articles dignes d’intérêt directement dans leur boîte de courriels. Malgré les histoires d’horreur #PRFail avec des tactiques scandaleusement mauvaises et, parfois même, cocasses, ces cas ne représentent pas la majorité.

Pour les professionnels des relations publiques, jouer les funambules entre offrir du contenu de valeur à un journaliste et les déranger est chose courante. Puisqu’ils dépendent fortement de leurs relations avec les médias, ils se doivent d’être professionnels dans leurs efforts de communication et… de ne pas mordre la main qui les nourrit.

Un regroupement de professionnels des relations publiques, basé en Floride, s’est proposé de découvrir quelles méthodes de communication dérangent vraiment les journalistes, question de tirer des leçons des erreurs commises. Il a donc interrogé plus de 500 journalistes, rédacteurs en chef et contributeurs indépendants pour mettre en lumière ce qui exaspère le plus les médias.

Voici le top trois des fautes commises:

  1. Recevoir un pitch non pertinent

La pratique des professionnels des relations publiques la plus offensante rapportée par plus de 500 journalistes — et de loin — est de recevoir des courriels qui n’ont aucun rapport avec les sujets explorés par le journaliste. S’il y a bien une chose à proscrire, c’est bien celle-là!

Si un reporter couvre la beauté écoresponsable, ne lui parlez pas de vos clients de mode écoresponsable. Il faut cibler un autre journaliste. De même, si un journaliste couvre les finances personnelles, ne lui présentez pas votre contenu lié au bitcoin, à moins que ce soit un sujet pour lequel il a exprimé son intérêt auparavant.

Faites vos recherches, puis recommencez. Même si vous êtes certain que le contenu que vous proposez est pertinent pour une certaine publication, vérifiez-le tout de même. Par exemple, Bustle.com couvre toutes sortes de sujets d’intérêt pour les femmes. À première vue, vous pourriez penser que c’est un bon moyen de présenter un contenu détaillant les régimes à la mode préférés des femmes de la génération Y. Cependant, vous auriez tort. Cet éditeur est catégorique sur le fait de ne pas couvrir quoi que ce soit de lié aux régimes ou à la honte corporelle.

Il n’y a donc pas de raccourcis possibles. Seule la recherche est payante.

  1. Faire trop de suivis

Journalistes - Montage de plusieurs boîtes de jambon en canne avec le nom de la marque modifié

Combien de suivis deviennent trop de suivis? À quel moment est-il acceptable d’envoyer un courriel de suivi? Que devez-vous y inclure? La question a été posée aux journalistes et, en moyenne, ceux-ci préfèrent aucun ou un courriel de suivi. Autre statistique intéressante: si vous envoyez un courriel de suivi, le meilleur temps pour le faire est de trois à sept jours après l’envoi de votre pitch initial.

  1. Recevoir un pitch trop autopromotionnel et sans valeur journalistique

Pour clore le top trois, une mauvaise pratique de relations publiques à éviter est de présenter à un journaliste une «histoire» alors qu’en réalité, vous espérez simplement qu’il couvrira votre client sans rien lui offrir qui pourrait être considéré comme digne d’intérêt ou sans valeur journalistique. La plupart des journalistes ne se complairont pas à citer quelqu’un dans votre organisation sans contexte ni à écrire sur les mises à jour de l’entreprise. Il est important de s’assurer que vous offrez quelque chose de valeur aux journalistes et aux éditeurs.

D’ailleurs, une bonne méthode, c’est de créer un contenu convaincant et digne d’intérêt qui plaira à son lectorat, et de le rattacher à l’objectif ou à la mission de votre client. Inspirez-vous d’une tactique très populaire en marketing de contenu, celle d’utiliser des données pour raconter une histoire. Plongez dans Google Trends ou tout autre ensemble de données existant et analysez les tendances afin de parler d’un problème commun dans votre secteur d’activité. Apportez quelque chose de vraiment intéressant à la table et les journalistes seront d’autant plus susceptibles de couvrir votre contenu et, du coup, votre client.

Journalistes - Gens prenant des notes assis dans une rangée

En terminant, voici le top 10 complet de l’étude des pires tactiques employées par les relationnistes selon les journalistes:

  1. N’a pas fait de recherche sur votre travail/pitch n’ayant aucun rapport avec ce que vous écrivez
  2. N’a pas recherché la publication pour laquelle vous écrivez
  3. Trop de suivis
  4. Autopromotionnel sans histoire réelle
  5. Sollicitation à froid
  6. Envois massifs de courriels
  7. Angle générique par rapport à une histoire commune
  8. Manque de coopération ou de transparence (c’est-à-dire embargos brisés)
  9. Non personnalisé
  10. Copie d’un communiqué de presse

N’oubliez pas: même si vous évitez ces 10 mauvaises pratiques ci-dessus, vous n’avez aucune garantie que votre message sera bien reçu. À titre d’aide-mémoire, la première étape pour obtenir des mentions de presse pour votre client est de créer un sondage, une étude ou une interaction si convaincante, digne d’intérêt ou surprenante qu’un reporter souhaitera partager votre information. La deuxième étape consiste à créer une liste de diffusion remplie de journalistes et d’éditeurs Web qui couvrent souvent le créneau dans lequel se situe votre contenu afin de s’assurer que celui-ci soit pertinent pour leur public. La troisième étape est de regrouper soigneusement et succinctement les données les plus intéressantes dans un message électronique qui communique l’essentiel de votre contenu sans être trop autopromotionnel ni générique.

Suivez ces quelques étapes et vous serez sur la bonne voie pour établir des relations positives et mutuellement bénéfiques avec les médias.


Crédit photo à la une: William Moreland
Crédit 2e photo: Hannes Johnson
Crédit 3e photo: The Climate Reality Project

Gaven Dumont

Gaven analyse les médias (télé, imprimé et Web) pour apporter un éclairage sur l’actualité médiatique, l’impact de campagnes de communications et les grands enjeux du monde des médias.


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