« L’entrepreneuriat, ce n’est pas fait pour tout le monde ! »

Depuis quelques années, j’entends beaucoup d’idées reçues sur l’entrepreneuriat. À chaque mythe correspond un contre-mythe et, finalement, on ne sait plus trop quoi penser.

Parmi les mythes les plus entendus ces derniers temps :

  • Tout le monde peut devenir entrepreneur,
  • Plus tôt on décourage les nouveaux entrepreneurs, mieux c’est pour tout le monde,
  • Plus tôt on entreprend, mieux c’est,
  • On ne naît pas entrepreneur, on le devient.

Je vais donc profiter de ce petit moment privilégié avec vous, amis lecteurs, pour voir comment on peut se sortir de ces faux débats en m’attaquant au premier mythe : tout le monde peut devenir entrepreneur.

C’est quoi un entrepreneur ?

Avant de confirmer ou d’infirmer une hypothèse, quelle qu’elle soit, il faut savoir de quoi on parle. L’entrepreneuriat a plusieurs définitions, mais je me rabattrai sur celle de Wikipédia : « L’entrepreneuriat recouvre les activités qui concourent à la formation et la croissance d’une entreprise, dont la conséquence première est la création de valeur (richesse, emploi). »

Dur de faire plus simple… Donc, par extension, un entrepreneur est une personne qui réalise des « activités qui concourent à la formation et la croissance d’une entreprise, dont la conséquence première est la création de valeur (richesse, emploi). »

Techniquement, on peut avoir plusieurs cas de figure :

  • Profil #1 : Le pigiste en RH, le consultant en informatique ou la coiffeuse, qui créent chacun leur propre emploi, sont des entrepreneurs. Ils ne créent peut-être de la richesse et de l’emploi que pour eux-mêmes, mais ils en créent.
  • Profil #2 : Les créateurs d’entreprise qui dépasseront ce premier niveau et qui créent des PME. Ces entrepreneurs créeront plus de richesse et plus d’emplois (entre 2 et 50) sur le long terme et constituent la grande majorité du tissu économique.
  • Profil #3 : Les créateurs d’entreprises à très forte croissance que tout le monde envie, recherche et encense : le prochain Facebook, eBay ou Uber… Au Canada, on parle de Lightspeed, de Shopify et de Modasuite, alors qu’au Québec, c’est Frank & Oak, SmartHalo et PasswordBox.

Bref, des entrepreneurs, il y en a de toutes sortes et partout.

 Tout le monde peut-il devenir entrepreneur ?

Tentons maintenant de répondre à la question : est-ce que tout le monde peut être entrepreneur ? La tendance actuelle est de dire « oui », de la même façon qu’on peut dire que tout le monde peut devenir avocat, soudeur ou infirmier, même si dans les faits, ce n’est pas tout à fait exact (un aveugle pourra difficilement devenir soudeur).

Alors, supposons que nous avons tous le potentiel d’exercer le métier que nous désirons. Peut-être que la vraie question est : Est-ce que tout le monde peut devenir un BON entrepreneur ?

Ce qui nous amène une nouvelle question :

C’est quoi un bon entrepreneur ?

J’imagine que ça dépend à qui on demande…

Pour le commun des mortels

C’est quelqu’un qui débute une entreprise dans le sens large tel que défini ci-dessus et qui y trouve un certain succès. Ce qui nous ramène à une nouvelle question : C’est quoi le succès? Pour le pigiste, ce peut être 10 000 $ de chiffre d’affaires puisque son/sa conjoint/conjointe a un revenu supplémentaire qui lui permet de bien vivre, alors que pour un autre pigiste, ce peut être 45 000 $ ou 100 000 $. Donc, le bon entrepreneur serait celui qui atteint son objectif de revenus, quel qu’il soit.

Pour un organisme de développement économique ou une ville

Un bon entrepreneur, c’est une personne qui crée de l’activité économique. On en revient donc à la même définition que ci-dessus, mais au niveau du développement économique, plus c’est gros, mieux c’est. Que ce soit un pigiste qui paye des taxes ou une PME qui crée 50 emplois, c’est pareil, sauf que la PME vaut 50 pigistes. Donc, si je suis une ville, j’aime mieux mettre mes énergies sur un créateur de PME que sur un pigiste, question d’allocation de ressources. D’un autre côté, les créateurs de PME courent moins les rues que les pigistes, alors la définition d’un bon entrepreneur reste subjective, que l’on soit dans une grande ville ou dans un petit village.

Pour un investisseur

Pour l’investisseur, un bon entrepreneur est une personne qui va créer une entreprise qui va lui procurer un rendement de 40 % après trois ans ou quelque chose du genre. Quoi qu’il en soit, c’est clair que le pigiste n’entre pas dans cette catégorie !

Revenons à nos moutons : est-ce que tout le monde peut devenir entrepreneur ?

Considérant ce qui a été énoncé ci-dessus, la réponse serait « oui ».

Est-ce que tout le monde peut devenir un bon entrepreneur ?

La réponse est « oui », en théorie, mais…

Est-ce que tout le monde va devenir un bon entrepreneur ?

La réponse est « non ». Que ce soit par manque de travail, de talent ou de connaissances, plusieurs entrepreneurs ne seront jamais de bons entrepreneurs.

Toutefois, la bonne nouvelle, c’est qu’on peut devenir un meilleur entrepreneur et, en théorie, avec du temps et de l’effort, un bon entrepreneur.

Ah oui ? Comment ?

Tout entrepreneur, peu importe son niveau, peut devenir un meilleur entrepreneur en :

  • s’associant avec une personne ayant des compétences complémentaires pour pallier ses faiblesses ;
  • travaillant avec un coach, un mentor ou d’autres entrepreneurs pour l’aider à se développer ;
  • travaillant fort : la pratique mène à la perfection !

Ces trois solutions vous permettront de devenir de bons entrepreneurs… avec du temps et des efforts bien sûr ! Je reste convaincu qu’il faut aider les entrepreneurs à tous les niveaux de développement et notre équipe y met toute son énergie.

C’est dans ce but que nous avons créé Le Garage & co en 2016 avec comme mission de favoriser le développement de la culture entrepreneuriale montérégienne en proposant des projets innovants permettant de propulser les entrepreneurs de demain. Si vous êtes un entrepreneur débutant, intermédiaire ou avancé ayant le désir de contribuer à notre mission, nous souhaitons vous rencontrer !

Crédit photo à la une: Maliha Mannan

Ian-Patrick Thibault

Ingénieur industriel spécialisé en optimisation des processus d’affaires, il se passionne pour l’entrepreneuriat sous toutes ses formes. Il met en place des structures pour aider toutes les personnes qui aimeraient se lancer en affaires en mettant sur pieds des activités de formation entrepreneuriale, en opérant un lieu de travail collaboratif (coworking) et en assurant la direction générale du premier incubateur d’entreprises dédié aux entrepreneurs innovants de l’agglomération de Longueuil.

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Le Garage & co

C’est alors qu’il se sentait seul dans son garage à créer son entreprise que Ian-Patrick Thibault, l’initiateur du projet Le Garage & co, a commencé à imaginer un endroit rassembleur, où les porteurs de projets innovants pourraient se retrouver et créer leur entreprise dans des conditions optimales, en bénéficiant des outils et du savoir-faire des meilleurs mécaniciens.


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