Et si on promouvait une économie d’innovation?
Depuis 2014, je participe en tant que mentor à une journée pour entrepreneurs dans la région de l’Estrie. L’objectif: avoir accès à des ressources de divers domaines d’affaires pouvant aider les jeunes entrepreneurs dans leurs démarches pour faire avancer leurs idées de démarrage de projets. Chaque année, le thème est différent. En 2015, le fil conducteur était la créativité, en 2016, la stratégie pour innover, en 2017, repenser son modèle d’affaires. Tous ces sujets sont plus que pertinents encore aujourd’hui et ils s’intègrent parfaitement dans le type d’interventions professionnelles que j’effectue auprès de PME québécoises.
La créativité étant au cœur de l’innovation, ce sujet m’a grandement interpellée. Ce thème très large et plutôt difficile à définir pour certains est au centre de notre économie et au cœur de la possibilité de multiplier la rapidité des changements selon plusieurs. C’est une vision que j’aime adopter et qui est aussi partagée par Frédéric Bove, consultant stratégique en management et responsable du projet Mosaïc (le pôle de recherche spécialisé en management de la créativité), aux HEC Montréal.
Qu’est-ce donc que la créativité? D’après lui — j’abonde d’ailleurs en ce sens —, c’est tout d’abord de savoir cultiver l’anticipation ainsi que l’éveil de ce qui nous entoure dans tous les domaines. Il faut savoir disposer d’un plan B et C, etc. Effectivement, être créatif n’empêche nullement d’être structuré et organisé! On parle donc essentiellement de la formulation de nouvelles idées et de leurs applications afin qu’émergent des produits originaux cadrant avec de nouveaux paramètres artistiques et culturels. On cible des créations fonctionnelles et des inventions scientifiques ou des innovations technologiques avant-gardistes.
Cette créativité ne serait pas aussi bouillonnante sans certains vecteurs de transformation qui permettent de faire changer les paramètres. On parle ici surtout de la technologie, de l’environnement et de la mondialisation. Jusque-là, c’est logique!
Cependant, comment parvient-on à être créatif concrètement? Bonne question! La collaboration est un excellent point de départ. Ici, on parle de partenariat avec le client, le destinataire final. Comme je vous l’ai souvent dit et le répète, il importe de s’inspirer du besoin du client pour faire un retour sur ses expériences et ses émotions dans une situation particulière. Cela permet de déterminer l’expérience client la plus satisfaisante qui soit. Ainsi, vous serez en mesure de créer un service et un produit uniques et innovants, bien adaptés. Des exemples marquants bien connus parmi tant d’autres: AirBnB, iTunes et Uber. Malgré toute la controverse, cette approche améliore la qualité de l’expérience client et a fait bouger l’industrie qui risquait autrement de s’embourber dans ses vieilles habitudes.
Le défi de taille pour toute entreprise demeure la récurrence. Dans cette optique, la diversification peut s’avérer une option intéressante tant que l’on reste en lien avec notre industrie de prédilection et notre expertise. Un bel exemple est Renault. Les compagnies de voitures européennes ont décidé, dès les années 2000, d’œuvrer sur un modèle peu coûteux afin de répondre au besoin grandissant des familles à petit revenu et au marché mondial incarné notamment par des pays en développement comme l’Inde.
Au final, Renault a réussi à développer une voiture à 5000 euros. Cette créativité lui a permis d’échapper à la faillite qui l’attendait suite au krach financier de 2008. Cette petite voiture abordable lui a évité le précipice. C’est un bel exemple d’éveil au besoin client, de la conciliation de plusieurs compétences et d’une réelle ouverture d’esprit. Le tout a permis de mettre en place une solution peu privilégiée par les fabricants de voitures de cette époque. De quoi tirer quelques leçons fort à propos en ce début d’année!