6 pièges à éviter lors d’une démarche de relève d’entreprise familiale

Rendez les discussions avec votre relève plus agréables, plus harmonieuses et plus inspirantes. Sachez reconnaître six pièges classiques qui nuisent si souvent à une démarche qui pourrait être, autrement, si agréable.

Piège 1: débuter par le volet transactionnel

Trop souvent, les aspects fiscaux, légaux et financiers sont abordés en priorité dans ce type de démarche. La raison principale, c’est que les professionnels (comptable, juriste, conseiller financier, banquier) qui conseillent l’entrepreneur sont naturellement plus axés sur la transaction. Ces aspects sont cruciaux, mais ils ne devraient pas être résolus en premier. C’est plutôt le côté relationnel qui préoccupe le dirigeant, car, souvent, il vit des déchirements et, parfois même, de l’angoisse.

Piège 2: ne pas se préoccuper de la croissance future

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Ce n’est pas suffisant que la relève souhaite garder l’entreprise en vie. Elle doit avoir envie de la faire prospérer et de l’amener vers de nouveaux sommets.

La continuité de la compagnie passe par la croissance et non par la stagnation. L’entrepreneur devra consacrer beaucoup de son temps à vérifier le degré d’intérêt de la relève à faire prospérer l’entreprise pour l’amener vers son prochain sommet. Une des façons de le faire, c’est d’élaborer avec elle un plan stratégique. En le réalisant, le patron découvrira son degré d’engagement et son intérêt à relever les défis qui se présenteront.

Si le dirigeant ressent de la résistance, c’est peut-être une indication que ce n’est pas le bon moment pour passer le flambeau.

Piège 3: éviter d’aborder le langage émotif familial

Souvent, le passé entre le parent et l’enfant est lourd et rempli de sujets inconfortables à discuter. Il pourrait être tentant de continuer de s’accommoder de cette situation, de laisser des non-dits s’accumuler et de les balayer sous le tapis. Procéder ainsi éviterait de soulever de mauvais souvenirs et faciliterait le «passage» du pouvoir, mais ce serait une erreur, voire une bombe à retardement. Un jour, celle-ci pourrait éclater au grand jour et briser tout rêve concernant la continuité de l’entreprise, mettre en péril la sécurité financière du propriétaire et même affecter le patrimoine successoral des autres membres de la famille.

Il ne faut pas fuir ces discussions. Au contraire, échanger sur ces sujets apporte une meilleure compréhension des émotions vécues par chacun et rapproche les parties impliquées.

Piège 4: ne pas s’attarder aux préoccupations de la relève

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Trop souvent, les commentaires et les préoccupations de la relève sont rapidement «oubliés» ou écartés des discussions. Cela se produit lorsque le dirigeant est accaparé par d’autres volets de la démarche.

Derrière une remarque peut se cacher un côté sombre. Mieux vaut prendre le temps de clarifier, de s’expliquer et de s’assurer que tous se sentent compris. Cela évite que de mauvaises décisions, qui peuvent s’avérer coûteuses, se prennent.

Piège 5: éviter de discuter de la question de l’argent

L’argent est toujours un sujet épineux. Cela l’est davantage dans le cas d’une relève d’entreprise.

Celle-ci veut payer le moins cher possible pour les actions. Elle a des projets d’investissements pour l’entreprise ou souhaiterait retirer une partie des profits pour augmenter son train de vie. L’entrepreneur, de son côté, doit planifier ses 25 prochaines années et être équitable dans le partage de son patrimoine avec les autres membres de la famille, etc.

Il doit y avoir un terrain d’entente sur chacun de ces points et bien d’autres. Les mettre de côté, c’est se diriger tout droit sur un chemin parsemé d’embûches.

Piège 6: vouloir régler seul tous les aspects de la démarche

Aborder des sujets comme les émotions, l’argent, les aspirations requièrent un certain doigté. À moins qu’il ait un talent unique ou une relation exceptionnelle avec sa relève, l’entrepreneur devrait se faire accompagner dans sa réflexion et dans les échanges avec celle-ci.

Il est difficile, pour la relève, de distinguer quel chapeau celui-ci porte lorsqu’il lui parle. Est-ce le parent, le patron ou le propriétaire ? Le danger est que le message soit mal compris, et ce, même lorsque les intentions sont nobles. Un autre avantage de faire intervenir une tierce personne, c’est que, parfois, il est plus facile de passer des messages aux personnes concernées par un intermédiaire.

Lequel de ces pièges vous paraît le plus important? Faites-vous face à d’autres pièges?

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Roger Tanguay

Il crée un environnement de travail où patron et employés prennent plaisir à être complices. Entrepreneur ayant dirigé plus de 50 employés, il adore régler des problèmes particuliers face aux défis de croissance, de relève et de mobilisation.


Bâtisseurs d’entreprises de cœur

Bâtisseurs d'entreprises de cœur (BEC) se spécialise auprès des PME de 10 à 200 employés. Elle œuvre dans quatre champs d'intervention, soit la relève, la croissance, la mobilisation et la fusion/acquisition. BEC offre plus de 20 livres, 30 outils clés en main, neuf ateliers tables-rondes et du coaching en entreprise.


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