4 atouts pour réussir votre premier poste en gestion
Êtes-vous un employé performant qui aspire à devenir gestionnaire? Faites-vous partie de la liste des hauts potentiels? Avez-vous complété des formations ou des études en gestion? Pensez-vous avoir la fibre, l’étoffe, la posture et le «guts» d’un leader?
Si oui, voici comment faire le saut vers ce nouveau rôle et réussir haut la main!
Être gestionnaire, ça s’apprend et surtout … ça se vit
Je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais 24 ans et j’obtenais mon premier poste en gestion au sein d’un bureau régional dans le domaine des services financiers. Plusieurs pensaient que j’étais trop jeune pour réussir. D’autres avaient su déceler mon potentiel, avec raison. Plus de 25 ans plus tard, je vous partage ce que je crois être utile à votre réussite.
Pour être un gestionnaire influent, voici les quatre atouts que vous aurez à développer :
1. Votre crédibilité
D’abord, cet attribut repose sur deux axes: l’expertise et la relation de confiance. Elles seront alimentées par trois perceptions :
- Vos opinions personnelles (vos besoins, vos valeurs, vos croyances, etc.)
- L’image que vous projetez dans l’action (la cohérence de vos paroles et de vos actions)
- Les perceptions des autres (le sens, l’impact, le leadership et l’influence)
Aussi, dans la littérature scientifique*, la relation de confiance s’appuie sur quatre dimensions:
- L’intégrité: êtes-vous juste dans vos décisions? Reconnaissez-vous vos erreurs? Avez-vous de hauts standards moraux et éthiques?
- La bienveillance: démontrez-vous un intérêt sincère envers vos employés? Veillez-vous à leur bien-être et maintenez-vous un climat de travail sain?
- La compétence: prenez-vous les meilleures décisions? Livrez-vous les résultats attendus ou même plus?
- La fiabilité: tenez-vous vos engagements? Avez-vous des comportements cohérents? Prêchez-vous par l’exemple? Êtes-vous conscient de votre impact?
2. Votre tolérance à l’ambiguïté
Il s’agit de l’une des compétences les plus difficiles à maîtriser en gestion. Faire face à ses peurs et gérer l’incertitude demandent du doigté et de la résilience. Je vous invite à développer l’« approche en T », à savoir: votre expertise et la maîtrise du sujet mis en cause (axe vertical) et de votre pensée systémique qui s’opère dans l’abstrait (axe horizontal).
Autrement, diriez-vous que :
- Vous êtes en mesure de gérer et de soutenir vos états émotifs et ceux de votre équipe?
- Vous pouvez prendre des décisions légitimes dans un contexte ambigu et vous ajuster avec aplomb en cours de route?
- Vous êtes capable de vous projeter dans l’inconnu, donner du sens et influencer la vision de l’entreprise avec l’apport des parties prenantes?
- Vous avez une bonne endurance physique, mentale et émotive pour vivre les soubresauts au quotidien et sur le long terme?
3. Votre intelligence émotionnelle
Depuis le début des années 1990, l’intelligence émotionnelle (IE) a fait couler beaucoup d’encre. Aujourd’hui, les chercheurs ont clairement démontré que la réussite d’une personne ou d’une entreprise ne se mesure pas exclusivement au quotient intellectuel (QI) des gens. En fait, votre succès dans la vie dépend à 85% de votre intelligence émotionnelle et à 15% de votre expertise. Oui, vous avez bien lu.
D’après le Modèle Bar-On, l’intelligence émotionnelle est composée de cinq échelles et de quinze aptitudes, par exemple: la perception de soi, l’expression individuelle, les relations humaines, la prise de décision et la gestion du stress. Chaque échelle est appuyée par trois aptitudes qui vous permettront de solidifier vos acquis et de développer une vie pleine et entière, tant au travail qu’à la maison.
Selon vous, sur une échelle de 0 à 10, où vous situez-vous pour chacune de ces cinq échelles?
Pour vous aider dans votre réflexion, je vous propose la lecture de ces deux articles: 4 clés pour libérer le potentiel qui sommeille en vous et L’empathie est au cœur de l’intelligence émotionnelle.
4. L’intelligence collective
Une mise en garde s’impose. L’intelligence collective, ce n’est pas le retour d’une pensée New Age où tout le monde est beau et gentil. L’intelligence collective dont je parle ici est synonyme de leadership partagé et non une mode de laisser-faire qui pourrait favoriser l’émergence des cinq dysfonctions dans une équipe.
À l’ère de l’intelligence artificielle et du big data, ce n’est pas un luxe, c’est un must. Le gestionnaire ne peut agir seul comme un super héros. Il se doit d’être flexible avec ses parties prenantes pour accueillir le débat d’idées qui permettra de déceler rapidement plusieurs opportunités qui pourraient se transformer en avantage concurrentiel.
La coréflexion et la cocréation favoriseront une meilleure prise de décisions, si l’on tempère son ego et que l’on devient curieux de découvrir ses angles morts. Ce qui produira des résultats supérieurs pour l’entreprise tout en prenant soin de créer du sens pour vos collaborateurs. C’est par l’expérimentation de l’intelligence collective que vous peaufinerez vos capacités interactionnelles (soft skills, en anglais) – comme la capacité à convaincre, à influencer et à diriger les autres.
Bien sûr, l’art de gérer ne s’apprend pas en un seul jour. Il est essentiel d’avoir en place les meilleures conditions pour assurer votre succès.
*Tiré et adapté de Burke, C.S., Sims, D.E., Lazzara, E.H. et Salas, E. (2007). Trust in Leadership : A Multi-Level Review and Integration. The Leadership Quarterly, 18(6), 606-632.