Quelle est votre résilience face au stress ?
Seriez-vous en proie aux agents stresseurs qui polluent sans cesse votre vie quotidienne ? Comment faites-vous face à ces agresseurs ? Connaissez-vous les huit processus de la résilience qui sont à votre portée ? Que pourriez-vous faire pour reprendre votre vie en main ?
Qu’est-ce que le stress ?
En termes simples, il y a stress chaque fois qu’une personne est sollicitée par son environnement afin de fournir un effort pour s’adapter à un contexte donné. Bien sûr, chaque individu réagira différemment à une situation selon ses valeurs, sa personnalité, ses pensées, ses croyances et son expérience de vie. À cet égard, certains événements sembleront anodins pour certaines personnes et d’autres seront considérés comme traumatisants.
À l’heure actuelle, les facteurs de stress les plus communs au travail qui peuvent être perçus comme traumatisants sont :
- Les restructurations, les pertes d’emploi, la relocalisation
- Les rivalités professionnelles
- Les mauvaises conditions de travail
- La surperformance et les échéances à respecter 24/24
À cette liste, s’ajoutent d’autres facteurs de stress qui sont :
- Les médias sociaux
- La publicité et la société
- Les maladies graves
- Les difficultés financières et la recherche d’emploi
- Le désaccord, la dispute ou la tension avec les membres de la famille
- La naissance, le mariage, le divorce, les vacances, l’éducation des enfants, le décès
- La pollution, les nuisances sonores, le voisinage désagréable, les catastrophes naturelles, etc.
Selon Anna Freud, psychanalyste, il faut deux coups pour créer un stress qui s’apparente à un traumatisme. Le premier coup est vécu dans le réel et le second est dans la représentation du réel, soit l’idée que l’on s’en fait sous le regard de l’autre.
Les signaux d’alerte de la présence du stress dans vos vies sont nombreux et ils s’expriment, entre autres, par les maladies et les symptômes suivants :
Symptômes mentaux :
- Manque de concentration ou mémoire défaillante
- Indécision ou prises de décision irrationnelles
Symptômes émotionnels :
- Crises de panique, angoisse, sautes d’humeur
- Phobies ou sentiment de persécution
- Agressivité ou abattement
Symptômes comportementaux :
- Perte d’appétit, anorexie, boulimie
- Consommation accrue de tabac, d’alcool ou de drogues
- Apparence négligée ou comportement bizarre, agressif, distant
Maladies
- Affections cardiaques
- Hypertension artérielle
- Crises d’asthme ou troubles de la respiration
- Ulcères d’estomac, maux de tête, vertiges
- Maux de dos chroniques
- Cancers, etc..
Qui ne prend pas au sérieux le stress se met à risque. Alors, que pouvez-vous faire pour tenir le coup ?
Qu’est-ce que la résilience ?
Le concept de la résilience est à l’origine un terme qui a été utilisé en physique. Du verbe latin resilio, ire, littéralement « sauter en arrière », d’où « rebondir, résister » (au choc, à la déformation).
Selon Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, éthologue et coauteur du livre Résilience : connaissances de base, la résilience est un processus qui évolue constamment et qui interrompt les trajectoires négatives vécues par une personne, lui permettant de rebondir, de « renaître » après un traumatisme ou une expérience négative.
Selon ce spécialiste, huit processus conduisent au mécanisme de résilience :
- La défense-protection
- L’équilibre face aux tensions
- L’engagement-défi
- La relance
- L’évaluation
- La signification-évaluation
- La positivité de soi
- La création
Malgré la dureté des épreuves vécues, l’être humain se relèvera grâce à sa volonté et à l’utilisation de ses ressources avec bienveillance.
Quels sont les facteurs de protection ?
D’autres spécialistes de la résilience ont classé les facteurs de protection en trois catégories : affectifs, cognitifs et conatifs.
Ainsi, l’individu qui a des convictions donne un sens à sa vie, entretient des relations chaleureuses et sécurisantes envers lui-même et avec ses proches, percevra sa valeur. Le sentiment d’espoir et la capacité de vivre une gamme d’émotions lui permettront de passer au travers, comme c’est le cas pour les personnes gravement malades. Avoir le sens de l’humour, prendre la vie du bon côté, rire d’un problème pour dédramatiser la situation élargira la perspective sur les solutions possibles. « Mieux vaut en rire qu’en pleurer », dit-on.
Du côté des aptitudes cognitives, les personnes résilientes se fixent des objectifs, persévèrent et élaborent des stratégies pour y parvenir avec le soutien des autres. Ils activent leurs ressources internes, ils ont le sentiment d’exister et d’avoir leur place dans la société. Ce qui leur permet de prendre de la distance afin d’éviter que la souffrance ne les submerge. Ils ont l’aptitude à transformer leur expérience personnelle en un récit inspirant en faisant appel à leur intelligence émotionnelle.
Enfin, les facteurs de protection conatifs, qui renvoient à la volonté de l’individu et à ses motivations, permettent de choisir son attitude et de se respecter soi-même, quelles que soient les circonstances. Un degré d’autonomie, de responsabilité, de contrôle les habite et invite l’issue positive d’un événement particulier à se présenter.
Au final donc, ce que montrent les différents travaux sur la résilience, c’est que l’être humain a accès à des ressources insoupçonnées qui le rendent capable de dépasser de nombreuses épreuves stressantes lorsqu’il sait qu’il est aimé, soutenu et qu’il donne un sens à sa vie.
Référence additionnelle :
Pascale Brillon, Ph. D., Se relever d’un traumatisme : Réapprendre à vivre et à faire confiance