Choisir la performance au lieu de la gérer
J’aime regarder les compétitions enlevantes — les Olympiques, les Ironman — et m’extasier devant la fougue et la maîtrise des athlètes au sommet. C’est fascinant d’observer la capacité attentionnelle qu’ils ont acquise (le fameux focus) pour offrir une performance extraordinaire quand toute la planète regarde, et ce, malgré les pressions externes.
Je veux gagner, tu veux gagner, nous voulons gagner
En affaires, on veut aussi performer. Pour réussir et demeurer pertinent aujourd’hui, en affaires, il faut innover. Et pour innover, il faut être performant, mais pour être réellement performant, il faut quoi? Y a-t-il des trucs? Une recette miracle? On veut un fix.
Selon les études de Gallup, seulement 33 % des employés en Amérique du Nord sont mobilisés au travail. Dans ces conditions, difficile d’installer un réel contexte à long terme de passion et de performance. Aussi, on parle beaucoup d’expérience employé et de culture organisationnelle. D’accord, mais est-ce suffisant? Parlez-en à Matthieu Laroche de Cartouches Certifiées : la réponse n’est pas simple.
J’ai une confession. Même si j’ai connu mon lot de beaux succès (et d’échecs — sic ) dans ma vie comme entrepreneure, comme marathonienne, comme maman et comme amoureuse, je n’ai jamais expérimenté personnellement la performance « de haut niveau ». On ne me l’a pas non plus enseignée. En fait, jusqu’à récemment, je ne saisissais pas à quel point la performance de haut niveau est une discipline en soi.
La performance, cela commence petit
En marketing, l’innovation s’inscrit souvent dans un petit détail qu’on exploite ensuite et auquel on donne beaucoup de rayonnement. Puis, on répète la formule. On découvre un nouveau détail, on l’expose et on amplifie le mouvement autour. La performance, ou plutôt l’entraînement de la performance, devrait ressembler, elle aussi, à un mouvement expansif.
Avant d’être bon, il faut apprendre ce que veut dire « être bon ». Il est important de construire de meilleures conditions pour entraîner la performance. Cela prend un réel engagement envers soi, envers son équipe et envers son organisation. Un réel engagement pour demeurer persévérant, parce que pour atteindre des performances de haut niveau (avant d’« être bon »), on sera nécessairement « mauvais » par moments en chemin, et on devra poursuivre la route vers l’excellence et continuer à travailler activement et avec ardeur. Et ça, c’est tout un sport.
La capacité de prendre de bonnes décisions pour soi et pour l’équipe
Il faut apprendre à voir plus clair. Se comprendre en tant que leader. Saisir au nom de quoi l’organisation existe (au-delà de ses services) et traduire la raison d’être et la vision en un ensemble de mécanismes visibles et actionnables. Au final, voir comment son équipe s’inscrit dans cet ensemble.
Comme entrepreneur ou comme leader d’une équipe, il faut soi-même s’investir dans une réelle réflexion sur ce qu’est la performance, et l’explorer afin de prendre de meilleures décisions. Parce que ce qu’on admire chez les grands performeurs, c’est cette capacité de faire des choix quand la pression est à son comble.
Il n’y a que 24 heures dans une journée pour tout le monde. Ainsi, peu importe le contexte, les opportunités sont toujours nombreuses, les défis et les enjeux encore plus, et les risques bien réels. En tant que leader, on doit composer avec les limites : ressources, temps et énergie. Il faut apprendre à bien choisir. Il est important de devenir, nous aussi, des athlètes : pour développer la capacité d’assumer son leadership, pour ralentir le pas quand tout s’emballe, pour, nous aussi, démontrer cette capacité de faire des choix quand la pression est à son comble. Bref, pour briller et performer.