Pépin : Prendre le temps

Parmi les histoires de démarrage d’entreprises racontées, beaucoup d’entrepreneurs expliquent avoir réfléchi longtemps. Se lancer en affaires, c’est une grande décision, c’est une réflexion qui peut prendre plusieurs années pour saisir les besoins, avoir le bon produit et aussi, être prêt.

Annie-Claude Pépin est l’entrepreneure derrière Pépin, une gamme de produits corporels naturels et unisexes. C’est en travaillant dans la restauration qu’elle a poussé sa réflexion. Étudiante en arts visuels à Concordia, son côté artistique était à la recherche d’une idée, d’un médium. « C’est une démarche personnelle sur quelques années », dit-elle, car elle voulait se lancer en affaires, elle voulait « trouver sa voie ». Finalement, c’est son expérience en tant que bénévole à Action Cancer du Sein qui a agi comme « catalyseur ». En effet, c’est en sensibilisant les jeunes et en leur donnant des outils pour mieux choisir les produits pour le corps qu’elle s’est sentie prête à démarrer son entreprise.

Se démarquer

Les produits pour le corps, c’est aussi l’occasion pour elle de mettre à profit ses cours et son intérêt pour l’alimentation. « Quand j’ai démarré ma compagnie, en 2012, il y en avait déjà [des compagnies de produits naturels pour le corps]. » Les gens sont de plus en plus consciencieux dans leurs choix de produits pour le corps. Annie-Claude a donc voulu se démarquer par sa fraîcheur et sa simplicité.

Pour bien se lancer, elle a suivi un cours en entrepreneuriat à l’UQAM, en 2015, afin de l’aider dans la rédaction de son plan d’affaires. « Veut, veut pas, tu as besoin d’une certaine base. Il y a des questionnements qui n’ont pas toujours de réponses. »

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Continuer

Selon la jeune entrepreneure, il faut « continuer de poser les actions qui amènent des répercussions », persévérer. C’est aussi en déménageant à Montréal qu’elle s’est donné les moyens de mieux tester ses idées, même si la Beauce est stimulante pour les entrepreneurs.

Un an et demi après son cours à l’UQAM, elle commence à voir le résultat. Il ne faut cependant pas arrêter. Au quotidien, elle doit continuer d’élaborer et de tester ses produits. Pour cela, elle conçoit ses produits à la main, ce qui lui permet de tester le marché sans prendre de risques. En effet, même si les petites productions peuvent sembler un désavantage pour certains, notamment au plan monétaire, Annie-Claude y voit plutôt les avantages.

Par ailleurs, ses cours lui ont permis de mettre « les bases, les fondements de sa maison ». Au quotidien, elle doit « s’adapter et se réadapter : ériger les murs de la maison. Je dois travailler pour constamment définir la marque, faire ma marque », ajoute-t-elle.

Se différencier

Se distinguer est effectivement nécessaire. Dans son secteur, il y a beaucoup de concurrence. Ce qui est positif, car quand il y a de la concurrence, il y a un besoin et un marché. « Qu’est-ce qui fait que notre marque se démarque ? demande-t-elle. On est tous différents, on a tous des produits uniques. »

Mais à travers tout ça, c’est surtout le « sentiment de liberté, la flexibilité, l’autonomie » qu’elle retient. Même si l’entrepreneuriat vient avec beaucoup de responsabilités, « c’est stimulant », ajoute Annie-Claude.

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Apprendre de nos erreurs

De plus, elle retire des leçons de cette expérience. Selon l’entrepreneure, il faut apprendre à dire « non ». « Au début, on se brûle à vouloir tout faire. Il faut mieux choisir ses opportunités », explique la fondatrice de Pépin. Elle conseille aussi de « suivre son instinct, écouter son feeling. Des fois, je pourrais passer des heures à répondre aux courriels, tu veux un brand awareness [c’est-à-dire que tu veux garder et accroître l’intérêt des gens]. Mais quand les gens demandent quelque chose, c’est souvent plus pour eux que pour moi. Il faut que j’arrête de donner à tout le monde. »

Aussi, être entrepreneure nécessite une grande patience, car les résultats ne sont pas instantanés. Annie-Claude rappelle qu’il faut « 10 000 h avant de devenir bon, c’est environ 5 ans ! »

L’équilibre

Bref, « une vie équilibrée, bien manger et bien dormir ont un grand impact », rappelle-t-elle. Elle explique l’importance de demander de l’aide à un mentor ou à la communauté, et « pas nécessairement dans le même domaine, pour avoir un point de vue extérieur ». L’entrepreneure reçoit elle-même les conseils de plusieurs mentors : un professeur, une collègue et amie, sa patronne et un mentor référé.

Mais Annie-Claude est surtout fière : « fière d’avoir ma compagnie, qu’elle soit le reflet de mes valeurs. Ça paraît que c’est personnel. Que les gens reviennent, ça veut dire que j’ai réussi à créer un lien de confiance ». Aussi, elle se félicite de s’être lancée : « ç’a pris quelques années, mais la décision a été prise ».

Et un jour ? « Un espace physique, dans cinq ou six ans, et des collaborations avec d’autres entrepreneurs. »

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Pour découvrir l’entreprise Pépin

Photos: David-Olivier Gascon / Studio D

Éveline Thibault-Lanctôt

Hippie, geek et maman, Éveline est curieuse et touche-à-tout. En devenant maman, ce n’est pas seulement le mode de vie familiale qu’elle a embrassé, mais aussi le mode de vie « signé local ». Avec son mari, elle se lance en affaire à l’automne 2016 avec sa compagnie L’Atelier de Tennis, une école de tennis pour toute la famille, dans Lanaudière. Aussi enseignante, rédactrice et réviseure linguistique avec sa compagnie Le Scriptorium, elle réalise peu à peu que l’entrepreneuriat et le travail autonome sont faits pour elle. À travers ce blogue, enfin, elle pourra commenter la scène locale et vous inspirer à farfouiller les recoins du Québec afin de découvrir le « fait au Québec ».

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Signé Local

Lancée en décembre 2015, la plateforme SignéLocal.com est la vitrine du Fait au Québec. Le site Web, dont le but premier est de faire rayonner les entreprises ayant des produits de qualité et comme valeur la fabrication locale, regroupe déjà plus de 400 entreprises membres, partout en province.


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