Abricotine : surfer sur la vague du Fait au Québec
« Maman de deux enfants et propriétaire d’entreprise ». C’est de cette façon que se présente amicalement Stéphanie lors de notre entretien vidéo. Bien installée dans son atelier qui se trouve au sous-sol de sa maison de la Rive-Sud de Montréal, elle me raconte avec beaucoup de fierté et de pragmatisme son parcours depuis ses débuts à titre de graphiste jusqu’à ce jour où elle a vendu plus de 4 000 échelles de croissances. Incursion dans le monde d’une entrepreneure qui a le vent dans les voiles.
La maternité : élément déclencheur
Le début de l’entreprise coïncide avec la première maternité de Stéphanie alors « que j’étais enceinte de plusieurs mois, je me suis lancée à la recherche d’objets déco originaux pour la chambre du bébé sans trouver ce qui me plaisait ». L’entrepreneure étant une adepte de Pinterest et de tutoriel sur Youtube, elle s’est alors inspirée de ce qu’elle y trouvait pour créer ses deux premiers modèles de bannière à fanion en carton et de mobile en origami.
« Le premier produit à avoir été mis en vente sur la plateforme Etsy, ça a été ce mobile. L’origami, même si je n’en fais plus beaucoup, ça représente le début d’Abricotine et c’est pourquoi on le retrouve dans mon logo d’entreprise ». Stéphanie a lancé ses produits sur Internet, sans attente. « En fait, créer ces objets et mettre en ligne des photos et des descriptions de produits était un passe-temps… et aujourd’hui c’est mon emploi » de dire celle qui se considère comme une impulsive qui n’excelle pas dans l’art de la planification stratégique.
L’entreprise a pris de l’expansion en même temps que la deuxième grossesse de l’entrepreneure. « Cette étape marque l’arrivée des collections avec thématique, ce qui a fait grandir l’engouement pour Abricotine ». L’entrepreneure s’est d’abord mise à créer pour combler les besoins de sa maisonnée, mais reconnait que 4 ans plus tard, ces produits ont trouvé leur place dans le marché des articles décoratifs faits au Québec.
Le réseau comme point d’ancrage
C’est avec l’appui de sa famille et ses amies que Stéphanie a mis sur pied son entreprise, d’abord à temps partiel et depuis juin, à temps plein. Au départ, le projet était celui de deux amies en congé de maternité au même moment. Une amie qui l’a aidé dans la réalisation des premières échelles de croissance Abricotine et qui s’est ensuite retirée pour retourner sur le marché du travail. L’aide d’une seconde amie a ensuite permis d’augmenter la productivité de Stéphanie. « Une amie possédait un outil de découpe pour le bois et je l’ai utilisé pour gagner du temps. Faire des échelles de croissances avec de la peinture et du ruban à masquer, c’était devenu très prenant. Avec cette innovation, j’ai vendu 100 unités en 1 semaine, je n’étais pas prête! »
Dans la dernière année, la propriétaire d’Abricotine a décidé de se consacrer à 100% à son entreprise. « En janvier, j’ai fait une demande pour un congé sans solde de 6 mois qui m’a été refusé. Mais j’étais déterminée à faire ça à temps plein. Je me suis donc lancée ». Une question de timing, pour toute la famille, a permis à Stéphanie de laisser son emploi. Comme elle me le mentionne « un peu moins de revenus, mais aussi moins de dépenses avec la vente de la deuxième auto qui n’était plus nécessaire, mais une amélioration de la qualité de vie » qui a pris de l’importance avec le fait de devenir maman.
Pour l’appuyer dans ses décisions de gestion, la jeune femme a choisi de faire appel à une mentore qu’elle décrit comme un support moral, une source d’inspiration et de validation. Elle fait aussi preuve de coopération et de solidarité en échangeant ses conseils et ses meilleures pratiques avec une communauté virtuelle de jeune maman en affaires. Une collaboration à double sens, me dira-t-elle.
Profiter du moment présent
Dès le début de notre conversation, Stéphanie me mentionne être choyée de pouvoir profiter de l’engouement pour l’achat local qui sévit en ce moment. Elle fait preuve de gratitude quant à son succès, se rappelant « qu’il suffit que IKEA lance une échelle de croissance dans ses magasins pour mettre fin à mon beau trip ».
Stéphanie fait preuve de vision pour son entreprise. Bien qu’elle n’ait pas de plan de développement précis, elle est sans cesse en recherche et développement. Comme elle peut contrôler les coûts de production, la conceptrice n’hésite jamais longtemps pour mettre en marché un nouveau produit. Tant qu’elle aura du plaisir à créer, Abricotine vivra!