Un comité consultatif, est-ce pour moi ?

J’ai été propriétaire d’un commerce de détail pendant près de 30 ans avec, à une certaine période, 50 employés et un chiffre d’affaires intéressant. On m’a souvent parlé de l’importance d’un comité consultatif. Je comprenais bien son rôle et sa portée, mais j’avais un groupe d’appartenance que je rencontrais une fois par mois appelé TEC.

Ce groupe se réunissait mensuellement. Nous étions de 12 à 16 membres, non-compétiteurs, œuvrant dans des domaines différents. Des ingénieurs, des agents de brevet, des experts en immobilier, en marketing, etc. composaient le groupe. C’était pour moi une sorte de comité consultatif. Toutefois, il y avait certaines limites. Un comité consultatif permet définitivement de progresser plus rapidement, car il focalise sur la PME à laquelle il appartient uniquement. La présence des deux est encore meilleure si elle est possible.

Qu’est-ce qu’un comité consultatif ?

Nommé Advisory Board en anglais, le comité consultatif est une assemblée de personnes désignées par une autorité pour l’assister dans les aspects complémentaires à son expertise, par exemple : marketing, ventes, finances, technologie, ressources humaines, production, logistique, etc.

Pourquoi un tel comité ?

Si vous êtes propriétaire d’une PME et que vous jouez les hommes ou femmes-orchestres, le comité consultatif vous permettra d’améliorer votre vision et d’atteindre des sommets insoupçonnés. En effet, à plusieurs reprises, un de mes bons contacts à la BDC, Louise Grenier, m’a suggéré d’établir un tel comité pouvant se réunir au trimestre ou à d’autres périodes. C’est une sorte de CA sans les responsabilités administratives et légales qui y sont liées.

Selon la BDC, lors d’une étude publiée en 2014, seulement 6 % des PME canadiennes ont un comité consultatif. Ces PME ont généralement plus de 10 ans d’existence et comptent plus de 20 employés. Évidemment, pour progresser et prendre des parts du marché, on peut mettre en place un tel comité sans attendre 10 ans ou le seuil des 20 employés. Ainsi, 86 % des entreprises ayant un tel comité disent que ce dernier a un impact direct éminent sur leur succès. De plus, 66,8 % des entreprises ont eu une croissance supérieure anticipée de leurs ventes comparativement à 22,9 % des entreprises sans comité.

Il importe d’aller chercher des expertises complémentaires. Évitez de mettre autour de la table des amis ou membres de la famille juste parce que vous les connaissez bien. La compétence et l’expertise recherchées doivent primer.

Comment le mettre en place ?

Vous pouvez consulter un expert en la matière, tel qu’un membre de l’équipe de la BDC. Votre cabinet comptable a probablement ce genre d’expertise aussi. Le regroupement des chefs d’entreprise peut également vous guider sur cette question.

Le comité consultatif est généralement composé de cinq à six personnes : le propriétaire et/ou président de l’entreprise, un ou deux dirigeants clés et trois personnes de l’extérieur. Ces dernières auront une vue externe et plus stratégique qu’opérationnelle. On recherche des candidatures démontrant un sens élevé de jugement et d’ouverture.

La durée des réunions est d’un minimum de quatre heures et certaines occupent huit heures de la journée. La rémunération des participants externes est de 500 $ à 800 $ par rencontre.

La structure 

Comme ce n’est pas un conseil d’administration, les discussions et recommandations sont à titre de conseils seulement. C’est à la direction de prendre la décision finale. Donc, pas de mentions autres que des conseils au sein des minutes de l’entreprise.

On suggère à la direction de faire un « rapport de direction » qui aidera les membres du comité à se familiariser avec l’entreprise. Les valeurs de l’organisation doivent aussi lui être transmises. Un ordre du jour détaillé et un suivi de la rencontre précédente sont essentiels.

Le contenu de la réunion doit porter sur les projets à venir. C’est là que le comité challenge et apporte ses précieux conseils. D’une réunion à l’autre, la progression des projets sera mesurée et de nouvelles idées seront discutées. Donc, le comité ne se rencontre pas chaque semaine. Idéalement, quatre fois l’an fait bien l’affaire.

Conclusion

Vous connaissez un PDG qui aurait avantage à former un pareil comité, suggérez-le-lui et servez-vous de mon article ou encore faites vos recherches sur le sujet. Pour assurer la pérennité d’une PME et pour passer à travers tous les défis à venir, l’établissement d’un comité consultatif m’apparaît un sage conseil.

Bon succès !

Christian Gagnon

Président de la firme Stanley Conseils, Christian est très impliqué dans le monde socio-communautaire et siège bénévolement sur des CA d’organisme à but non-lucratif.

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