Les pièges du LEAN
Le lean management a la cote auprès des entreprises depuis quelques années. Pourtant, peu réussissent réellement à appliquer la philosophie lean avec succès. Il ne suffit pas de faire du 5S ou des Kaizen pour être une entreprise lean. Voici cinq pièges auxquels faire attention.
Ne pas comprendre la culture
Vous l’aurez compris dans l’introduction, le lean est une philosophie. Ne pas favoriser une culture du lean voue à l’échec tous les projets d’amélioration. Vous avez surement déjà entendu le dicton : faire plus avec moins. Au-delà de cela, le lean, c’est concentrer son temps et ses ressources sur ce qui est le plus important, d’où le concept de valeur ajoutée. Le lean, c’est vouloir faire ce qu’on fait le mieux… encore mieux, en éliminant le superflu. Il est important de bien incorporer cette dimension dans la culture de l’entreprise.
Voir trop grand
Il est futile de chercher à appliquer les grandes théories de la méthode Toyota sur le flux tiré et la méthode Kanban si vous ne maitrisez pas les bases du lean. Assurez-vous d’être rigoureux et constant dans l’application des méthodes lean. L’ensemble de ces méthodes et concepts forme un tout, vous n’aurez pas de résultats magiques à appliquer une seule des méthodes lean. Par contre, il convient de maitriser les méthodes appliquées avant de chercher à en ajouter de nouvelles dans l’entreprise. Il faut d’abord ramper avant de marcher et on ne peut courir sans savoir marcher.
Ne pas travailler en équipe
Sans travail d’équipe, il est impossible d’appliquer les méthodes Toyota. Le lean n’est pas une compétition, c’est un travail d’équipe. Les ressources humaines, le marketing, la production, l’ingénierie et tous les autres départements doivent travailler en équipe pour favoriser le lean et l’amélioration continue. Dans le milieu manufacturier, il est difficile d’apporter une standardisation de l’assemblage à la production si l’ingénierie n’a pas standardisé ses pièces, par exemple. Il est difficile de favoriser la mobilité des employés dans divers postes si les ressources humaines ne cherchent pas des employés polyvalents. En somme, la philosophie du lean devrait se retrouver partout dans l’entreprise.
Ne pas gérer le changement
Il est important de comprendre que le lean n’est pas naturel pour tous ; cela va à l’encontre de nos peurs. Il est tout à fait normal que la transition vers le lean soulève des craintes et des réticences. Il est important de faire comprendre le but et les gains de ces changements. Cependant, certaines personnes n’aiment pas qu’on modifie leur routine. Un bon soutien est nécessaire pour aider les gens à accepter les changements. Il ne faut pas chercher à convertir tout le monde d’un coup ni à apporter tous les changements en même temps.
Mettre tous ses espoirs dans la technologie
Pour régler les problèmes de productivité, il peut être tentant de se tourner vers des machines et des technologies. Malgré ce que veulent vous faire croire les vendeurs et les sites Web comme Kickstarter, la technologie n’est pas la réponse à tout. C’est un moyen pour arriver à ses fins, et non la solution. Souvent, derrière un problème technologique se cachent des problèmes comportementaux. Si le changement que vous souhaitez nécessite une technologie, trouvez la meilleure qui s’applique à votre cas. Ne tentez pas de créer un problème auquel cette technologie pourrait répondre, vous risquez de vous tromper de problème et de vous éparpiller.
En résumé, plusieurs pièges sont à éviter lorsqu’on commence à appliquer la philosophie lean dans son entreprise. Tout d’abord, la direction et l’ensemble de l’entreprise doivent comprendre la culture lean, c’est-à-dire maximiser la création de valeurs et réduire les gaspillages. Ensuite, l’apprentissage du lean se fait graduellement : une amélioration en amène une autre. Il est vain de chercher à tout faire en même temps. Pour réussir ces améliorations et ces défis, l’entreprise devra travailler en équipe. Trop souvent, les entreprises voient le lean comme une méthode de production. C’est l’ensemble de l’entreprise qui doit être lean et cela passe par la coopération de tous. Bien sûr, cela peut amener de la réticence aux changements, c’est pourquoi une bonne gestion du changement est nécessaire. Enfin, en quête d’amélioration, il est facile de penser que la technologie va tout résoudre. Celle-ci peut faciliter la réussite d’une amélioration, mais la technologie à elle seule ne peut pas tout changer.
Avez-vous déjà travaillé avec les concepts lean ? Quelles sont vos expériences ?