Mark Lumber: se lancer en affaires et frapper un coup de circuit

Prendre rendez-vous pour le blogue avec un entrepreneur à la tête d’une startup n’est pas toujours évident: les courriels se perdent parmi les 100 autres demandes d’information, les journées de travail sont plus que chargées ou encore ils n’ont jamais donné d’entrevue et ne savent pas comment s’y préparer.

 

J’étais donc plutôt agréablement surprise de constater que Marc Bourgeois, l’homme qui donne son nom aux bâtons de baseball 100% québécois Mark Lumber, avait sélectionné les dix options de mon Doodle! La rencontre a donné lieu à un riche partage empreint de franchise, de simplicité et de fierté.

Athlète et entrepreneur: deux métiers intimement liés

J’effectue toujours mes premières recherches sur la personne que je vais interviewer sans porter de jugement afin de ne pas teinter mes questions et diriger ses réponses. N’empêche que je n’ai pas pu m’empêcher de réfléchir au fait que Marc Bourgeois est un ancien joueur de baseball professionnel et que ce parcours devait nécessairement avoir des répercussions sur la manière dont il se comporte aujourd’hui en tant qu’homme d’affaires.

C’est donc sans surprise qu’il a acquiescé à cette question: «le leadership dont je faisais preuve dans mon équipe avec mes coéquipiers, le sens de l’effort qui me poussait à m’entraîner de longues heures et le besoin constant de me surpasser font de moi un entrepreneur complet et performant». Il ajoute «avoir toujours eu la fibre entrepreneuriale» en lui et avoir cherché à exploiter au maximum toutes ses capacités. «J’ai invariablement eu le goût du risque tout au long de ma carrière et c’est encore vrai en entrepreneuriat. Alors que j’ai dû faire face à des gens qui remettaient mon projet d’affaires en question par peur, j’étais déterminé, confiant et je faisais preuve d’une tolérance au risque», d’autres traits qui font de lui un entrepreneur né.

Alors que dès son jeune âge, le destin du sportif avait été confié dans les mains de coachs bienveillants, celui de son entreprise reposait entièrement dans les mains de l’homme d’affaires qui s’est lancé tête première dans cette aventure. En cours de développement, il explique: «j’ai fait une demande de prêt à Futurpreneur et j’ai pu bénéficier du support d’un mentor» pour la bonification du projet. «Mais à la base, j’étais seul, avec ma femme et mon réseau de contacts pour lancer la production artisanale des bâtons de baseball», de me mentionner Marc.

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Atteindre la première base

Alors que sa carrière américaine avait pris fin, le baseballeur diplômé en génie de la construction occupait un emploi de chargé de projet à Québec quand l’idée lui est venue de combiner deux passions: le baseball et le travail du bois. Ce qui était au départ un passe-temps a vite pris de l’ampleur. Marc me confie que «c’est au printemps 2015 que tout a commencé, mais le vrai départ s’est fait en janvier 2016».

Pour être témoin de l’état de l’entreprise à sa naissance, j’ai d’ailleurs remonté le fil d’actualité de sa page Facebook. Que ce soit à la date d’ouverture soit en décembre 2015 ou en mars 2018, les valeurs phares de l’entreprise y paraissent avec intégrité. «Je veux fabriquer des bâtons avec lesquels j’aurais voulu jouer et toute mon entreprise est bâtie là-dessus. Que ce soit l’esthétique de mes bâtons ou la performance, chacun de mes produits répond à des standards de qualité ultra élevés».

Marc me mentionne la chance qu’il a d’être épaulé depuis le début du projet par sa femme Roxann qui est à l’origine de la signature graphique si distinctive de Mark Lumber Co. «Elle a été la pierre angulaire du projet, apportant une touche de finition qui fait maintenant la réputation de mon entreprise». L’entrepreneur compte en ce moment sur l’aide de deux employés temps partiel et un autre à temps plein. Plutôt que de travailler conjointement dans l’entreprise, il partage depuis moins d’un an des tâches parentales avec sa femme qui est architecte.

Alors que je le questionne sur la conciliation travail-vie personnelle, Marc me répond sans réfléchir avec un ton humoristique que «pour les loisirs, il n’y en a pas!» Par contre, la paternité a fait changer la façon de travailler de l’entrepreneur qui avoue maintenant «que ça fait du bien de prendre une pause parfois et que les idées sont ensuite plus claires».

Jouer dans la ligue des pros

L’entreprise qu’il décrit «comme étant en pleine croissance dans un marché de niche haut de gamme qui vise la clientèle élite du sport professionnel» n’a rien à envier à ses compétiteurs sur le marché québécois et américain. Mark Lumber se positionne d’année en année autant chez les détaillants que dans les équipes professionnelles comme une proposition unique et de qualité.

Comme il me mentionne avec beaucoup de fierté, «tous les bâtons sont fabriqués à Montréal à la main en respectant les qualifications professionnelles avec de l’érable de première qualité». Rien n’est laissé au hasard pour atteindre son but de se rendre chez les pros!

Il a peut-être mis fin à sa carrière de baseball, mais son rêve d’atteindre la ligue professionnelle ne s’est pas terminé et il compte y parvenir dans un futur rapproché grâce à son travail acharné et son réseau de contacts dans ce milieu élitiste.

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Pour cette entreprise en pleine croissance qui voit son chiffre d’affaires doubler chaque année depuis sa création, l’implication sociale fait partie de son histoire. «Encore une fois, mes contacts m’ont permis de développer ce volet de mon entreprise notamment avec les causes du Movember Montréal et du Cancer testiculaire Canada où j’ai mis mes bâtons à l’encan pour amasser des fonds».

Avec une certification pour les ligues majeures et Russel Martin comme client, gageons que cette nouvelle entreprise d’ici frappera un coup de circuit dans les années à venir et si elle continue à se développer sur les mêmes bases de qualité et de rigueur, elle sera «safe» de tout retrait au marbre!


Crédits photos: Mark Lumber

Geneviève Girard

À travers tous ses projets, Geneviève prend le temps de parcourir les routes du Québec pour dénicher les entreprises qui s’y cachent. Adepte d’agrotourisme et de découvertes culinaires, elle est une cliente assidue des différents marchés publics. L’achat local représente, pour Geneviève, une occasion de déployer l’entrepreneuriat québécois et de faire des découvertes passionnantes.


Signé Local

Lancée en décembre 2015, la plateforme SignéLocal.com est la vitrine du Fait au Québec. Le site Web, dont le but premier est de faire rayonner les entreprises ayant des produits de qualité et comme valeur la fabrication locale, regroupe déjà plus de 400 entreprises membres, partout en province.


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