Lancer votre entreprise après 35 ans ? Oubliez ça !

Quand on regarde tous les programmes visant à favoriser l’entrepreneuriat, une chose saute immédiatement aux yeux : ils ne s’adressent pratiquement qu’aux 35 ans et moins !

Que comprendre de cela ? Est-ce à dire qu’après 35 ans, on est définitivement trop vieux pour se lancer en affaires et bâtir une entreprise digne de ce nom ?

Cela peut sembler étrange, mais la majorité des programmes divisent les entrepreneurs en deux groupes, les jeunes (35 ans et moins) et les vieux (35 ans et plus).

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi c’était comme ça ? Voici cinq idées reçues sur l’âge et l’entrepreneuriat :


Devenir entrepreneur à succès prend du temps et les jeunes en ont plus qu’il n’en faut.

C’est une vérité de La Palice que plus on est jeune, plus on aura du temps pour devenir meilleur et cela devrait également s’appliquer à l’entrepreneuriat. Comme n’importe quelle discipline, la bosse des affaires s’acquiert avec le temps et plus on en a, mieux c’est. Les programmes d’aide à l’entrepreneuriat se disent qu’il vaut mieux investir dans les jeunes puisqu’ils auront plus de temps pour devenir de grands entrepreneurs.

Toutefois, ce mythe repose sur le postulat que cela prendra des dizaines d’années pour atteindre le succès en affaires… S’il est vrai que le succès vient après l’effort et le travail, il vient surtout après un bon travail de préparation. Et en entrepreneuriat, rien ne sert de courir, il faut partir à point comme dit le proverbe.

Souvent, les plus vieux, grâce à leur réseau et à leurs compétences, peuvent aller plus vite que les plus jeunes et le temps, dans ce contexte, prend une tout autre dimension.


Avant 35 ans, vous êtes fauché et avez besoin d’aide financière ; après 35 ans, vous êtes riche et n’en avez pas besoin !

Cela peut paraître simpliste, mais c’est la logique utilisée par les organismes proposant du financement.

Il est vrai qu’il y a plus de chance que vous ayez accumulé de l’argent avec le temps, mais soyons sérieux. Il y a trop de circonstances qui font varier la santé financière d’un entrepreneur et qui ne suivent pas cette logique du « avant 35 ans/après 35 ans » !

Dans le cas d’un entrepreneur de moins de 35 ans, il peut avoir accès à des parents ayant des moyens financiers. Il travaille probablement depuis plusieurs années et n’a peut-être pas encore de charges financières (enfants, hypothèque…).

Dans le cas d’un entrepreneur de plus de 35 ans, il est possible (probable ?) qu’il y ait eu un divorce ou qu’il ait vécu une faillite, que son capital soit immobilisé (fond de retraite ou résidence), etc.

Bref, cette division arbitraire entraîne des iniquités dans la promotion de l’entrepreneuriat qui ne sont probablement pas justifiées.


Avant 35 ans, vous n’avez rien à perdre ; après, c’est trop risqué de tout perdre.

Cela peut sembler évident, mais l’idée qu’il est plus facile pour un jeune de tout risquer est tenace dans le milieu de l’entrepreneuriat…

Toutefois, mes observations m’ont conduit à voir ceci d’un autre point de vue : les priorités changent avec l’âge. La peur de perdre sa réputation, ses amis, son (ou sa) conjoint(e), sa maison ou son temps est autant de craintes vécues par des entrepreneurs, et ce, peu importe l’âge. La vérité est que tous les entrepreneurs prennent un risque en se lançant en affaires.

Depuis quelques années, j’ai côtoyé beaucoup d’entrepreneurs et le risque qu’ils prennent lorsqu’ils débutent est toujours différent, mais il est toujours majeur pour eux !


Se lancer en affaires prend beaucoup d’énergie.

Il faut effectivement une grande quantité d’énergie pour démarrer une entreprise.

Je suis toujours surpris de voir comment certaines personnes sont démunies devant l’adversité et dépensent beaucoup d’énergie à éviter de faire le sale boulot qui doit être fait.

Je crois qu’avant de parler d’énergie, on doit parler de choix. On connait tous cette octogénaire qui se démène dans plusieurs causes sans relâche et, lorsqu’on lui demande où elle trouve toute son énergie, elle nous répond que l’énergie vient tout simplement avec la cause pour laquelle on se bât !

Pour plusieurs entrepreneurs, se lancer en affaires est un choix profond et vital et, lorsqu’on fait un tel choix, l’énergie vient d’elle-même.

À partir de ce moment, la question d’énergie n’est plus une question d’âge, mais une question de choix.


Les modèles d’entrepreneurs jeunes et dynamiques sont partout.

Encore là, où que l’on regarde, on voit des entrepreneurs jeunes et dynamiques et on suit les stéréotypes d’une société jeune et branchée.

On oublie que plusieurs entrepreneurs sont partis sur le tard et ont très bien réussi. Que ce soit l’ancien employé qui est devenu consultant à son propre compte, l’ancien ingénieur qui a racheté une entreprise sans relève ou la comptable qui a lancé son petit cabinet après 20 ans de loyaux services, les exemples sont partout. On a qu’à penser à Thomas Siebel d’Intel (41 ans), à Dave Duffield de PeopleSoft (46 ans), à John Pemberton de Coca-Cola (46 ans), à Leo Goodwin de Geico (50 ans) et à Ray Kroc, McDonald’s (52 ans) qui sont des exemples plus connus d’entrepreneuriat sur le tard.

Les entrepreneurs de plus de 35 ans sont peut-être moins visibles, mais ils tissent le tissu économique de la région où ils œuvrent de façon plus discrète, mais tout aussi importante.


Si, comme moi, vous croyez qu’il est temps qu’on parle d’entrepreneuriat sans frontières, n’hésitez pas à vous joindre à nous !

Il existe un tas de ressources pour vous lancer en affaires et devenir un entrepreneur à succès et la meilleure façon d’y arriver est de vous entourer d’entrepreneurs de tous âges et de toutes provenances.

Le mois prochain, je vous présenterai les cinq mythes de l’entrepreneuriat.


D’ici là, je vous invite à venir nous rencontrer chez Coworking Rive-Sud et à lire mes fréquents billets et le contenu sur l’entrepreneuriat que je partage sur la page Facebook de Moi entrepreneur? :

Des commentaires ou des questions ? N’hésitez pas à m’écrire !

Ian-Patrick Thibault
Directeur général chez Coworking Rive-Sud
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Ian-Patrick Thibault

Ingénieur industriel spécialisé en optimisation des processus d’affaires, il se passionne pour l’entrepreneuriat sous toutes ses formes. Il met en place des structures pour aider toutes les personnes qui aimeraient se lancer en affaires en mettant sur pieds des activités de formation entrepreneuriale, en opérant un lieu de travail collaboratif (coworking) et en assurant la direction générale du premier incubateur d’entreprises dédié aux entrepreneurs innovants de l’agglomération de Longueuil.

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Le Garage & co

C’est alors qu’il se sentait seul dans son garage à créer son entreprise que Ian-Patrick Thibault, l’initiateur du projet Le Garage & co, a commencé à imaginer un endroit rassembleur, où les porteurs de projets innovants pourraient se retrouver et créer leur entreprise dans des conditions optimales, en bénéficiant des outils et du savoir-faire des meilleurs mécaniciens.


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