En quoi est-ce important de cesser de dire « Oui, mais… Non, mais… » ?

À quand remonte la dernière fois où vous avez utilisé l’une de ces expressions :

Oui, mais… Non, mais… ?

Mais dites-moi, qu’est-ce qui fait que vous privilégiez l’usage fréquent du « mais » dans vos communications interpersonnelles ?

Quelles sont les autres options qui permettraient à votre interlocuteur de faire un choix ou de se rallier à votre idée ?

Mais rien ne m’en empêche, me direz-vous… mais en vain.

Non, mais, sans blague ! Maintenant que j’ai attiré votre attention sur le sujet, seriez-vous de ceux qui veulent se débarrasser de ce tic de langage tenace ?

Ah, mais ! Sachez que malgré votre bonne volonté… ça reste à voir ici !

Récemment, auriez-vous dit ou été témoin de l’usage de ces expressions :

-Oui, mais j’avais mes raisons.

-Non, mais ce n’était pas de ma faute.

-Oui, mais revenons à nos moutons.

-Non, mais tu ne comprends pas.

-Oui, mais ce n’est pas ce que…

-Non, mais tu es dans l’erreur.

-Oui, mais tu n’as pas…

-Non, mais je crois que…

-Oui, mais grosso modo…

-Non, mais comme dirait l’autre…

Saviez-vous que « mais » est l’une des sept conjonctions de coordination qui servent à relier ou à mettre en relation vos mots ou un groupe de mots dans vos discussions ?

Saviez-vous que lorsque vous utilisez « mais » vous signifiez à l’autre personne que vous êtes en opposition avec ce qu’elle vient de vous dire ?

En un clin d’œil, et sans avoir à retourner sur les bancs d’école, je vous présente l’éventail des sept options qui s’offrent à vous :

  • Et : indique qu’on ajoute une information
  • Ou (ou bien, soit) : invite la personne à faire un choix
  • Mais (pourtant, au contraire, cependant, toutefois, par contre) : indique une restriction, une opposition, une différence, une raison
  • Car (parce que) : annonce une explication
  • Donc : annonce une conséquence
  • Or : indique une opposition et introduit une nouvelle information utile
  • Ni : s’utilise pour indiquer deux négations qui se suivent

Ah, mais attention ! Il n’y a pas de « mais » qui tienne. Il y a des « mais » et des « si » certes, mais des fois mieux vaut choisir une autre alternative. Qui sait ce qui adviendra si vous maintenez cette habitude langagière sans prendre conscience de son réel impact.

Mon petit doigt me dit que vous ne voudriez tout de même pas vous retrouver dans une autre situation de conflit, du genre : « Mais non ! » ou « Mais voyons donc ! ».

Oui, mais encore, pensez-vous.

Prenons deux exemples pour illustrer la chose :

1) Il est vrai, je l’ai mal compris, mais j’avais mes raisons.

2) Il est vrai, je l’ai mal compris et j’aimerais t’expliquer les raisons.

Selon vous, laquelle de ces deux phrases vous invite à poursuivre l’échange et à demeurer curieux ?

Continuons d’explorer et d’élargir votre perspective :

3) Il est vrai, je l’ai mal compris parce que ni lui ni moi ne voulions poursuivre la conversation sur ce ton. J’aimerais te partager mon point de vue et connaître le tien.

4) Il est vrai, je l’ai mal compris et donc il y a eu un délai de traitement pour ce dossier.

5) Il est vrai, je l’ai mal compris, car je n’avais pas lu la mise à jour du document.

Dans ces trois exemples, la personne demeure responsable et engagée face à la situation plutôt que de chercher à vous clouer le bec avec « mais j’avais mes raisons ».

Alors, la prochaine fois que vous vivrez une conversation difficile qui tourne en rond, prenez une pause et dites-vous : suis-je la source ou l’élément déclencheur des « oui, mais… », « non, mais… » ?

Et si tel est le cas, accordez-vous la permission de reformuler votre propos en prenant conscience que « mais » meuble vos conversations quotidiennes plus qu’il n’en faut.

Mais ça, c’est une autre histoire. Oups…

Nadine Beaupré

Nadine Beaupré est coach professionnelle certifiée (PCC) de l’International Coaching Federation, conférencière, praticienne de l’intelligence émotionnelle et de la psychologie positive au travail. En 2020 et selon Stratégies PME, elle a fait partie du top trois d’experts en gestion d’entreprise au Québec. Elle est coautrice du livre «Ma résilience en affaires», l’animatrice de sept émissions webtélé «Coach dans l’âme». Dès 2022, elle animera avec les enfants et les adultes, des ateliers de philosophie et de la pratique de l’attention, afin de favoriser le développement de la pensée critique et du discernement.

Trouvez-moi sur :

Intrapreneur-e

Intrapreneur-e est une entreprise québécoise qui se spécialise dans le coaching de gestion et de la carrière, le développement des compétences et le leadership organisationnel pour les PME et les grandes entreprises.


1 Comment

  • Lya
    Juin 30, 2022 at 9 h 36 min

    Dans vos exemples, ce qui apparaît adoucir le propos ne tient pas du changement de la conjonction de coordination, mais plutôt de ce qui suit (ex. j’avais mes raisons vs j’aimerais t’expliquer mes raisons).

    Cela dit, il est tout à fait vrai que l’on n’utilise pas adéquatement plusieurs d’entre elles !

Laisser un commentaire