L’exportation : c’est trop compliqué, dites-vous ?
Encore fébrile à la suite d’une mission commerciale aux États-Unis avec des femmes entrepreneures de haut calibre et maintenant en route pour l’Afrique, je n’ai pas pu résister à l’envie de parler de l’importance d’accéder à de nouveaux marchés, qu’ils soient nationaux ou internationaux. Comme vous le savez, le développement de son entreprise demande une vision et un plan d’affaires clairs de ce qu’on veut et d’où on voit son entreprise dans quelques années. Dans le flot des exigences quotidiennes, l’exportation devient trop souvent un projet à long terme dont on parvient difficilement à faire une priorité.
Je vous entends dire : « Plus tard… l’an prochain… je ne suis pas prêt ou prête… » Nombreuses sont les raisons pour repousser le développement de marchés à l’étranger.
Mais avez-vous pensé aux missions commerciales comme moyen de vous outiller et d’obtenir un encadrement facilitant les étapes vers l’exportation ? Ce type de missions vous permet de connaître de nouveaux marchés, de faire la promotion de vos produits et services, de prendre contact avec des partenaires et des clients potentiels. Bref, elles vous ouvrent de nombreuses portes.
En juin dernier, le Réseau des Femmes d’affaires du Québec (RFAQ) a épaulé une trentaine d’entrepreneures lors d’une telle mission à Las Vegas. Il s’agissait de la conférence et foire commerciale annuelle du Women’s Business Enterprise National Council (WBENC), le plus important événement destiné aux entreprises à propriété féminine leur permettant de rencontrer tout près de 400 entreprises de classe mondiale.
Année après année, des femmes reviennent de mission avec des contacts, des liens privilégiés, et parfois même avec des contrats d’entreprises intéressées par leurs produits et services. Une chose est sûre, il ne suffit pas d’aller en mission pour revenir avec un carnet de commandes rempli sous le bras!
Pour mettre le maximum de chance de son côté, il y a des étapes importantes à franchir. Le succès d’une mission réussie passe par :
- une bonne préparation: bien connaître le marché et les entreprises que l’on veut rencontrer, préparer avec soin son argumentaire éclair (elevator pitch), bien connaître les capacités et les avantages concurrentiels de son entreprise ;
- l’accompagnement sur le terrain : s’entourer de gens d’expérience qui connaissent la façon de faire et la culture des entreprises avec lesquelles on veut faire des affaires ;
- la qualité des suivis : la rapidité et la qualité des suivis au retour sont cruciales pour transformer une simple rencontre en contrats lucratifs.
Pour les femmes entrepreneures, l’obtention d’une certification internationale peut également faciliter et ouvrir les portes à de nouveaux marchés. Par exemple, il existe des mesures permettant à de grandes entreprises de profiter d’avantages fiscaux, si elles font affaire avec des entreprises minoritaires, dont les entreprises à propriété féminine. Ainsi, la certification d’entreprise à propriété féminine a notamment permis à plusieurs entrepreneures québécoises d’obtenir des contrats de plusieurs millions en chiffre d’affaires.
Oui, l’exportation, c’est un investissement de temps, d’énergie et d’argent : la préparation, l’accompagnement et les suivis sont cruciaux pour réussir et faire sa marque à l’étranger. Mais ça peut définitivement être un investissement payant quand on est prêt ou prête à plonger pour conquérir de nouveaux marchés, de nouveaux territoires ; quand on souhaite faire rayonner sa créativité, son ingéniosité et ses réussites.