Moov l’activ-wear : repartir à zéro
Certains entrepreneurs cherchent à se redéfinir, à se dépasser, à quitter une stabilité confortable pour une instabilité motivante, une passion.
Le phénomène des « mamantrepreneures » est en pleine croissance et gagne en popularité. Il n’est effectivement pas rare d’entendre des femmes entrepreneures raconter comment elles ont décidé de tout quitter pour se jeter dans le monde des affaires alors qu’elles étaient en congé maternité. Pour Geneviève, de Moov l’Activ-Wear, ce fut le cas : la trentaine, un deuxième enfant, un travail à Montréal incluant trafic et patron exigeant.
Comment devient-on entrepreneure ?
L’envie de « créer quelque chose qui n’existe pas, trouver un problème et le régler, faire quelque chose de bien organisé, de bien géré ». Comme beaucoup d’entrepreneurs, les sœurs Tremblay ont un début de parcours professionnel qui ne laisse pas envisager le virage entrepreneurial. L’une est océanographe, l’autre travaille dans les médias. Geneviève est une ancienne athlète de soccer et Stéphanie, ancienne entraîneuse fitness. Les horaires stricts, les patrons exigeants et la conciliation travail-famille poussent les sœurs à vouloir se redéfinir dans un emploi qui les motive.
Geneviève raconte : « je me disais que je serais un bon boss, humaine, qui rendrait les gens heureux ». Sa sœur, Stéphanie, se trouve à la même croisée des chemins dans sa vie. Ce questionnement commun les pousse à quitter leur emploi afin de démarrer leur entreprise.
L’aventure des sœurs MOOV, comme elles se nomment, commence donc avec un studio de remise en forme. Pensé pour la famille, du prénatal au postnatal, des enfants aux parents, ce studio devient un petit village où tous se sentent à l’aise.
Ensemble et humaines
Le succès de leur studio fitness (Studio MOOV) est instantané et les objectifs qu’elles s’étaient fixés sur deux ans sont atteints en un an. Les sœurs en profitent pour pousser plus loin le processus de création que permet l’entrepreneuriat. Dans ce cas-ci, le problème, c’est les vêtements des femmes qui s’entraînent dans leur studio. « On se demandait comment croître, tout en restant ensemble », explique Geneviève. Les femmes de leur studio se plaignent de vêtements d’entraînement inconfortables : ça descend, on voit les bourrelets… En 2015, Geneviève et Stéphanie décident de collaborer avec Annie Dupont, diplômée en mode, pour créer une ligne de vêtements d’entraînement : « on trouve un problème, on va le régler ». Elles optent pour un produit 100 % québécois, de qualité et qui répondra aux besoins des femmes, besoins qu’elles connaissent bien puisqu’étant propriétaires et entraîneuses au Studio MOOV, elles sont « on the spot ».
« On voit la réalité, ce que les gens aiment »
Les deux entrepreneures sont conscientes de la compétition. Selon elles, les défis de leur industrie sont de se démarquer, de se faire connaître et de ne pas se faire comparer. C’est donc par leur expérience de terrain qu’elles veulent se distinguer. De la cicatrice de césarienne au tablier de grossesse, tout est pensé pour rendre les femmes fières de leur corps et leur donner le goût d’en prendre soin. D’ailleurs, c’est elles-mêmes qui pensent et créent les vêtements, en collaboration avec Annie Dupont, dessinatrice de mode. Elles s’assurent ainsi de respecter les souhaits des femmes qu’elles côtoient.
Ne jamais se décourager
Pour Geneviève, au quotidien, un bon entrepreneur doit garder confiance, ne jamais se décourager, « on n’a pas le choix de passer au travers ». « À chaque échec, sa solution ». Et des défis, il y en a, « chaque minute, chaque heure ». Mais, « il faut être apte à prendre des risques ». Comme de quitter un emploi insatisfaisant, mais stable, de déménager, de commencer les préparatifs de l’ouverture avant même la confirmation du financement, etc.
D’ailleurs, le financement a été un gros défi lors du démarrage de leur entreprise. En effet, pour les banques, il y a peu d’intérêts à financer un secteur de « services ». Là aussi, il faut persévérer et avoir les nerfs solides.
À long terme, il faut pouvoir se fixer des objectifs, sur 5 ans, sur 10 ans, et ne pas s’éparpiller. Et les objectifs, les sœurs les ont surpassés. C’est pourquoi il en fallait de nouveaux.
Humaines
Pour les deux entrepreneures, un bon entrepreneur « est créatif, a du leadership, est capable de suivre son plan et de bien gérer la croissance ». Des qualités qu’on remarque facilement chez les deux entrepreneures lorsqu’elles nous parlent de leur parcours. Toutefois, elles se décrivent surtout comme étant « humaines, dynamiques et pleines d’énergie ». Elles se définissent aussi par leur capacité à ne pas se décourager, à garder la tête haute et forte, à croire en leurs capacités, tout en restant « groundées » et respectueuse de leur mission et de leurs valeurs. Leur ligne directrice ? « Rester nous-mêmes, ensemble, solides et honnêtes ».
Comment se porte l’entrepreneuriat en 2016 ?
Geneviève est catégorique, l’entrepreneuriat au Québec se porte bien. « Il y a plein de concours, de plus en plus de mentors pour aider les PME, le réseau M, et la Beauce en fait aussi beaucoup pour les entrepreneurs, explique Geneviève, et il y a les dragons, à la télévision ». Une belle vitrine pour l’entrepreneuriat, effectivement.
Et pour la suite…
« Continuer, se faire connaître en tant qu’entrepreneures crédibles avec des produits bien pensés et de bonne qualité ».
Les mots qui définissent les deux sœurs sont les mêmes qui définissent leur entreprise : simple, dynamique et authentique. Genevieve et Stéphanie ont quitté leur emploi pour fonder une compagnie qui ne cesse de croître et de briller à travers des valeurs qui leur sont chères. Elles prouvent une fois de plus aux femmes que le monde des affaires n’est pas un « boy’s club », elles prouvent aux femmes que la maternité ne signe pas la fin du marché du travail, bien au contraire. Elles prouvent aussi qu’il est possible de tout arrêter, de réfléchir et de se remettre en question pour se redéfinir à partir d’un nouveau projet. Créer et garder la tête haute. À retenir.
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