Échouer vite et souvent… pour mieux réussir ?

Nous sommes tous conscients que pour réussir dans n’importe quelle tâche, il nous faudra probablement échouer et apprendre de nos erreurs. C’est un concept tellement intégré dans nos vies qu’on n’y repense jamais.

Toutefois, de nouvelles approches laissent entendre que ce processus d’apprentissage peut être amélioré.

Une de ces approches proposées par le Lean Startup apporte justement l’idée d’échouer rapidement (Fail Fast). Ce qui est intéressant avec cette idée, c’est que la vitesse à laquelle on circule d’échec en échec pour obtenir une réussite peut s’accélérer.

Échouer fait partie du processus d’apprentissage

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Comme l’enfant qui tombe souvent en apprenant à marcher, l’entrepreneur débutant doit apprendre le dur métier d’entrepreneur (comme n’importe quel métier d’ailleurs). Cette dimension est souvent négligée par les nouveaux entrepreneurs qui se disent : « Je suis plombier, alors je peux facilement créer une entreprise de services de plomberie ».

La réalité est toutefois très différente et je vous encourage à lire « The E-Myth » de Michael Gerber pour en savoir plus sur le sujet.

L’apprentissage que vous aurez à faire se situera principalement sur trois plans :

  • L’aspect technique : se lancer dans un domaine que vous maitrisez requerra moins d’apprentissages que de vous lancer dans un domaine nouveau pour vous.
  • La gestion : apprendre à gérer une entreprise n’est pas inné et plusieurs outils existent.
  • La vente : cette compétence est de loin une des plus difficiles à acquérir pour les nouveaux entrepreneurs.

Moins vous avez d’expérience dans chacun de ces domaines, plus la période d’apprentissage sera longue et, bien que plusieurs outils existent pour vous aider, les cours et les livres (et même le coaching) ne permettent malheureusement pas d’apprendre tant que ça… Le choc brutal de l’expérience terrain est tellement plus rapide et formateur (et douloureux).

Vous ne me croyez pas ? Essayez d’enseigner à marcher à un enfant via un livre, un cours ou du coaching… Il fera à sa tête et, dans le processus, se fera quelques bosses ! Ainsi va l’apprentissage de l’entrepreneuriat.

Échouer, oui ; être stupide, non !

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On a tous à l’esprit cet enfant qui s’acharne à vouloir grimper au-dessus de la barrière de son petit parc. Il persévère jusqu’à ce qu’il y arrive ou il y renonce jusqu’à ce qu’il soit plus grand. Il ne se pose pas trop la question puisque, dans son for intérieur, il sait bien qu’il pourra marcher (toutes les personnes dans son entourage y arrivent) !

Contrairement à l’enfant qui apprend à marcher, il arrive un temps, dans notre carrière d’entrepreneur, où il faut faire la différence entre abnégation et acharnement. Vous savez ? C’est ce moment où il faut renoncer, lâcher prise et accepter la défaite. La différence entre acharnement et renonciation est si mince qu’il est quasi impossible de savoir où on se trouve entre les deux.

Si l’histoire nous enseigne que Thomas Edison a réussi à créer l’ampoule électrique après 1000 essais infructueux, comment aurait-il dû savoir quand s’arrêter ou persévérer ? Après 10 essais ? 20 ? 500 ? Et que dire des autres scientifiques qui essayaient également de créer une ampoule électrique ? Ont-ils abandonné trop tôt avant d’atteindre le succès ?

Mon truc ? Si je vois une progression (même minime) dans le projet et que ma conviction reste forte de réussir, je continue. Autrement, je modifie le projet. J’abandonne très rarement, mais, lorsque ça arrive, je fais mon deuil du mieux que je peux et je passe à la suite…

Après tout, tous les enfants finissent par marcher, certains plus vite, certains moins vite, mais tous y arrivent. Si certains y arrivent en rampant et d’autres en se trainant sur les fesses, seule la méthode pour y arriver diffère. 😉

La recette magique ?

magie

La méthodologie du Lean Startup nous propose un processus simple et efficace pour diminuer le risque (comprendre ici : perdre moins de temps et d’argent) pour lancer son entreprise…

L’idée, amplement discutée ici et ici, reste très simple :

  • Posez votre hypothèse la plus risquée (mes clients potentiels aimeront-ils mon produit/service ? Seront-ils prêts à payer ? Mon modèle d’affaires est-il viable ? Etc.) ;
  • Testez votre hypothèse (le plus vite et simplement possible – sur le terrain svp) ;
  • Tirez votre conclusion (l’hypothèse est validée ou non) ;
  • Recommencez

Le processus s’arrête lorsque vous avez suffisamment réduit les risques. Il est alors temps de plonger et de bâtir votre plan d’affaires, d’aller chercher les ressources nécessaires, etc.

Plus vous êtes capable d’exécuter ce processus rapidement, plus vous testez vos hypothèses rapidement et plus vous pourrez échouer rapidement et découvrir ce qui fonctionne (ou pas).

C’est pour cette raison que nous ne proposons jamais de commencer un projet d’affaires en faisant un plan d’affaires. Monter votre plan d’affaires prendra plusieurs semaines (voire plusieurs mois) et sera constitué pratiquement d’hypothèses qu’il vous faudrait tester. Malheureusement, pendant le processus de rédaction, vous vous convaincrez que votre plan d’hypothèses est un plan de déploiement et, ce faisant, vous programmez votre propre échec.

Imaginez un processus qui vous permettrait de tester toutes les hypothèses importantes sur deux ou trois semaines et d’avoir tous les éléments en main pour rédiger votre plan d’affaires en quelques jours ?

C’est ce que le Lean Startup propose et c’est l’approche que nous pratiquons.

La vraie question c’est : combien de temps avez-vous pour apprendre ?

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Entre le moment où vous avez votre idée de génie et celui où cette idée géniale rapportera de l’argent (pas juste dans votre chiffrier Excel, mais dans le vrai monde, celui de votre compte de banque), il vous faudra apprendre beaucoup de choses et il pourra se passer plusieurs mois, voire quelques années… Serez-vous capable de passer au travers de cette période chaotique ? Aurez-vous la résilience pour surmonter les épreuves ?

Le mois prochain, je parlerai des ressources pour vous aider à traverser cette période. D’ici là, faites-moi signe si vous avez besoin d’aide, nous aurons assurément une réponse pour vous !


Ian-Patrick Thibault

Ian-Patrick Thibault

Ingénieur industriel spécialisé en optimisation des processus d’affaires, il se passionne pour l’entrepreneuriat sous toutes ses formes. Il met en place des structures pour aider toutes les personnes qui aimeraient se lancer en affaires en mettant sur pieds des activités de formation entrepreneuriale, en opérant un lieu de travail collaboratif (coworking) et en assurant la direction générale du premier incubateur d’entreprises dédié aux entrepreneurs innovants de l’agglomération de Longueuil.

Trouvez-moi sur :

Le Garage & co

C’est alors qu’il se sentait seul dans son garage à créer son entreprise que Ian-Patrick Thibault, l’initiateur du projet Le Garage & co, a commencé à imaginer un endroit rassembleur, où les porteurs de projets innovants pourraient se retrouver et créer leur entreprise dans des conditions optimales, en bénéficiant des outils et du savoir-faire des meilleurs mécaniciens.


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