Écrire pour être lu (et liké !)

Joseph Pulitzer, qui a inspiré le très convoité prix du journalisme, a écrit ceci : « Écrivez court et vous serez lu. Écrivez clairement et vous serez apprécié. Écrivez imagé et vous resterez en mémoire et, surtout, écrivez avec précision. » C’était au tournant du siècle dernier. Bien avant la prolifération des contenus entrainée par Internet et les médias sociaux. Imaginez donc l’importance de « faire image » en 2016!

  1. D’abord, pour qui écrivez-vous ?

Dans le cadre de ma formation Écrire pour être lu (et liké !), nous accordons une grande importance au destinataire de nos écrits. Car on écrit d’abord pour être lu. Autrement, on appelle ça un journal intime ! Raison de plus de bien connaître notre interlocuteur : qui est-il, comment pense-t-il, comment prend-il connaissance de l’information, quelles sont ses préoccupations, etc. Comme me l’a naguère dit feu Marc Chiasson, alors collègue du réseau Formatout : « Celui à qui tu t’adresses, est-ce Le Roi de la Patate ou Le Duc de la Pomme de terre ? ». L’image m’est restée.

Avant de saisir la plume ou le clavier, il faut donc bâtir ses personas, soit des personnes fictives qui représentent nos groupes cibles. Lors de l’événement Communication interne du Journal Les Affaires, j’ai fait travailler les participants à l’aide de matrices de personas. En groupe, ils devaient répondre à ces mêmes questions pour quatre personas distinctifs, représentés par des images fictives :

  1. Quel est ce persona (métier ; âge ; sexe ; origine ; loisirs ; sources d’information, etc.) ?
  2. Quelle est sa manière de prendre connaissance de l’information au fil de son parcours et de son horaire quotidien ?
  3. Pour communiquer efficacement avec cette personne, on privilégie quel type de communication ?
  4. Quel est le type d’information dont cette personne a besoin : opérationnelle, tactique, stratégique ?
  5. Vous organisez un concours. Quelles récompenses ou activités ont le pouvoir de motiver ce persona ?

Remplis d’imagination, les participants ont même pu identifier, d’après eux, la bière préférée de chaque persona, de la Molson tablette à la bière de micro-brasserie importée.

Cet exercice est fondamental pour « coder » nos écrits et mettre notre marque de l’avant, que ce soit la marque corporative ou la marque employeur. Il peut aussi être souhaitable de faire relire nos contenus par une personne de ce groupe cible. J’ai notamment déjà fait valider un texte sur l’impact des boissons énergisantes à des ados d’une maison de jeunes, histoire d’ajuster le ton pour bien les rejoindre.

  1. Il était une fois… le storytelling !

Pour sortir du déluge d’information auquel est exposé notre public cible, apprendre à raconter des histoires est essentiel. Voilà pourquoi le storytelling est tant à la mode et qu’un Fred Pellerin séduit par ses histoires colorées, ici comme ailleurs. Vous voulez toucher le portefeuille de votre clientèle ? Assurez-vous de toucher d’abord… son cœur !

Cette vidéo illustre clairement le pouvoir des mots. J’adore le slogan de cette entreprise de stratégie de contenu de Glasgow, au Royaume-Uni : « Change your Words, Change your World ».

  1. Écrire court est plus long qu’écrire long…

J’aime bien cette citation de Blaise Pascal : « Je n’ai fait cette lettre-ci plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte. » Écrire un résumé de projet, un court paragraphe, un statut Facebook ou un tweet de 140 caractères est donc un art en soi… qui s’apprend ! Autrement, il faut bien de la mine dans le crayon pour y arriver d’un trait.

Quelques conseils tirés de la formation Écrire pour être lu (et liké) :

·       Imprimons notre texte lorsqu’il nous semble « mûr » et identifions avec un marqueur tout ce qui peut être retranché : répétitions, redondances, pléonasmes et anecdotes superflues.

·       Englué dans nos écrits, perdu est le fil conducteur ? Prenons une pause et racontons à quelqu’un ce que l’on tente d’exprimer. Personne à la portée ? Inspirons-nous de la méthode du « canard en plastique » observée dans le domaine de la programmation : utiliser un objet, tel le canard, pour s’exprimer à voix haute, ce qui contribue à clarifier notre pensée. Comme le disait mon père en citant Nicolas Boileau : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement — et les mots pour le dire arrivent aisément. »

Dans un prochain article, nous parlerons de stratégie éditoriale ainsi que de curation, d’agrégation et de marketing de contenus. Ceci dit, au-delà des techniques rédactionnelles, écrire pour être lu (et liké) repose sur la folle envie de raconter des histoires et de créer des liens. C’est ainsi que je définis mon métier de communicatrice ;-).


Chantal Dauray
Créatrice de liens – Concerta Communications
www.concertacom.com
514 891-3908

Chantal Dauray

Créatrice de liens, auteure, storyteller et conférencière (L'Entreprise Tribu), Chantal Dauray est reconnue pour sa plume colorée et ses idées originales.

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