Réussir votre démarrage : cinq facteurs de succès

Pourquoi une entreprise en démarrage connaîtra-t-elle une croissance fulgurante, alors qu’une autre aura du mal à survivre ? Plusieurs entrepreneurs se posent cette question, avec raison. Alors, qu’est-ce qui peut bien distinguer les démarrages à succès de ceux qui en connaissent moins ?

S’il est vrai que le modèle d’affaires est le fondement même de toute entreprise à succès, il faut dire qu’il est largement insuffisant pour garantir à lui seul la réussite d’un démarrage. On peut aisément comparer le modèle d’affaires aux fondations d’un bâtiment. Personne ne contestera l’importance des fondations d’un édifice, n’est-ce pas ? Sur les fondations s’appuie tout le bâtiment, et si elles cachent un vice, il y a un risque d’effondrement. D’un autre côté, bien que les fondations soient importantes, le bâtiment reste encore à ériger une fois qu’elles ont été coulées. Il en est de même avec le modèle d’affaires. Bien qu’il soit nécessaire d’avoir un bon modèle d’affaires pour espérer au succès d’une entreprise, il ne peut le garantir à lui seul.

De nombreux facteurs se cachent derrière le succès d’un démarrage. Il serait fallacieux de prétendre être en mesure de tous les recenser. Tout de même, il est possible de vous révéler les cinq facteurs ayant le plus fort impact sur le succès d’un démarrage. Ces facteurs font largement consensus dans le milieu de la recherche et de la pratique d’accompagnement en démarrage.


1. Une connaissance fine de votre industrie

Il n’est pas rare que je recommande à un entrepreneur de retourner ponctuellement sur le marché du travail. Bien que cela puisse paraître contre-intuitif de recommander à un entrepreneur de se trouver un emploi, c’est parfois nécessaire de le faire. Un séjour de travail dans une industrie est souvent le meilleur moyen pour apprendre son fonctionnement.

Il est primordial pour tout entrepreneur d’avoir une connaissance approfondie de son secteur d’affaires. Aucun entrepreneur ne peut faire des affaires dans un environnement qui ne lui est pas familier, et dont il ne connaît ni les rouages ni les acteurs-clés.

Connaître son industrie, c’est bien plus qu’avoir quelques contacts dans le milieu ! C’est notamment le fait de connaître les périodes hautes et les périodes creuses, les différents moyens marketing utilisés par les concurrents, les difficultés opérationnelles les plus fréquentes, la manière typique d’aborder les clients potentiels ou même, les notions d’étiquette envers les partenaires, les distributeurs et les fournisseurs.

La connaissance d’une industrie est à la base d’un démarrage réussi. Les entrepreneurs qui se lancent en affaires dans un secteur qui leur est étranger essuient plusieurs gaffes coûteuses, et la performance de leur entreprise en souffre énormément.


2. Une vision d’affaires claire et cohérente

Il y a plus de vingt ans qu’on idolâtre la vision dans le monde des affaires. On l’a encensée sans relâche et au final, peu de gens savent réellement ce que signifie le fait d’avoir de la vision.

Les entrepreneurs qui ont le plus de succès sont ceux qui ont une vision d’affaires claire, détaillée et cohérente avec leur créneau d’affaires. Ce n’est donc pas suffisant d’avoir une bonne idée et un bon modèle d’affaires. Encore faut-il avoir une idée claire sur ce que l’entreprise doit devenir, sur ce vers quoi elle tend. C’est ce qu’on appelle, la vision.

L’entrepreneur qui voit son entreprise comme étant en constante transformation est à même de se créer une vision du devenir de son entreprise. La vision d’affaires de l’entrepreneur devient ensuite sa boussole, son guide. Ce sera son principal outil d’orientation stratégique dans un environnement d’affaires agité et en constante transformation. C’est non négligeable !

En partageant sa vision avec d’autres personnes, l’entrepreneur arrive à rassembler des gens autour de son projet, notamment des partenaires de l’industrie, des partenaires financiers ou encore des collaborateurs. Il faut comprendre que c’est à travers sa vision d’affaires que l’entrepreneur arrivera à mobiliser des gens et à exercer un leadership. C’est son principal outil de direction !


3. Une bonne planification 

En ce moment, le plan d’affaires n’a malheureusement plus la cote en entrepreneuriat. On a tendance à glorifier l’action et on dépeint un portrait peu reluisant du fameux plan d’affaires. Il faut pourtant être très prudent, car le plan d’affaires est loin d’être bon pour les poubelles !

Il est clair que le passage à l’action est essentiel pour réussir un démarrage. Être sur le terrain, valider son idée, rajuster le tir en temps réel. C’est nécessaire ! Toutefois, les études les plus récentes démontrent encore l’impact positif de la planification dans le cadre d’un démarrage. Les entrepreneurs qui se prêtent à l’exercice de la planification réussissent mieux. C’est un fait, c’est démontré ! C’est pour cette raison que j’utilise le plan d’affaires dans le cadre de ma pratique d’accompagnement. Ce serait totalement faux d’affirmer que le plan d’affaires n’est pas associé au succès du démarrage d’une entreprise.

Dans un environnement concurrentiel complexe et agité, le plan d’affaires n’a jamais eu autant sa raison d’être. L’exercice du plan d’affaires est simple. Il s’agit de prendre un peu de recul et de mettre sur papier différents constats par rapport au marché et surtout, par rapport à l’efficacité de son modèle d’affaires. Ce n’est pas sorcier et surtout, ça en vaut la peine.


4. Un mentor à ses côtés

Un entrepreneur mentoré aura 75% de chances de passer le cap critique des 5 premières années avec son entreprise, comparativement à un entrepreneur non mentoré qui aura moins de 50% de chances d’y arriver. Cette donnée parle d’elle-même, et elle a tôt fait de convaincre les entrepreneurs d’adhérer à un programme de mentorat.

Si d’une part le mentorat augmente les chances de survie d’une nouvelle entreprise, il a aussi un impact positif sur sa performance globale. Lorsque l’entrepreneur bénéficie de mentorat, on note une nette amélioration de ses compétences générales en gestion. Il ou elle devient alors plus à l’aise avec son rôle de dirigeant d’entreprise, et on observe une meilleure prise de décisions. Par ailleurs, l’entrepreneur identifie plus facilement les opportunités d’affaires lorsqu’elles se présentent. Pour ces raisons, le mentorat est un facteur-clé de succès.


5. Une capitalisation initiale adéquate

Les liquidités sont l’oxygène de l’entreprise. Or, l’entrepreneur qui se lance en affaires a parfois peur de contracter de la dette, ce qui lui nuit grandement.

Afin d’être en mesure de remplir ses obligations courantes, l’entreprise nouvellement créée aura besoin d’un bon fond de roulement, surtout lors de ses premiers balbutiements. À ce moment, les ventes seront insuffisantes pour permettre de couvrir les frais de l’entreprise. Le fond de roulement permettra alors de couvrir ces frais, jusqu’à ce que l’entreprise soit rentable.

Il est important de bien ficeler le montage financier en amont du démarrage. Un expert en démarrage pourra aider à ce niveau, afin de s’assurer qu’il ne manque pas de fonds pour s’assurer d’un démarrage sans tracas et aussi, aider l’entrepreneur à trouver les différents fonds. Il ne faut pas hésiter à se faire accompagner à cette étape.


Chaque démarrage est unique !

Plusieurs éléments sont à considérer lors d’un démarrage : l’état actuel de l’industrie, les macro tendances, le modèle d’affaires, les ressources humaines et matérielles requises, les options de financement, la réponse du groupe cible aux différentes tactiques marketing, etc. S’il est vrai que les cinq facteurs énoncés ci-haut sont des gages de succès lors d’un démarrage, il faut aussi considérer la spécificité de votre démarrage. Vous, comme promoteur, vos ressources, l’angle que vous souhaitez prendre pour réaliser votre projet, vos motivations profondes et votre personnalité ne sont que quelques-uns des aspects spécifiques à votre démarrage. Il est important d’avoir un regard global sur votre projet, ce qui vous inclue, à titre de promoteur.

L’aide d’un expert en démarrage vous permettra d’avoir un regard objectif sur votre projet et surtout, de faciliter la conception de votre modèle d’affaires. N’hésitez pas à vous faire accompagner, ça peut faire toute la différence.


Jean-Philippe L’Écuyer, M. Sc.
Entrepreneur en résidence – Futurpreneur


Références

Halabí, C. N., Lussier R., (2014), «A model for predicting small firm performance», Journal of Small Business and Enterprise Development, Vol. 21, Iss 1, pp. 4 – 25

-Sarra, J., (2009), L’incapacité de saisir sa chance: Étude empirique des faillites et propositions commerciales sous le régime de la Loi canadienne sur la faillite et l’insolvabilité, Faculté de droit, Université de Colombie-Britannique, thèse de doctorat.

-St-Jean, É. et J. Audet (2008), « Le rôle du mentor dans le développement des apprentissages de l’entrepreneur novice », 9e Congrès International Francophone en Entrepreneuriat et PME, Belgique, 29-31 octobre.

Jean-Philippe L'Écuyer

Jean-Philippe accompagne quotidiennement les entrepreneurs en démarrage d’entreprise. Il a aidé plus de 250 entrepreneurs à se lancer en affaires et a levé plus de 4,5 M$ en financement d’amorce. Coach professionnel, il est également titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en entrepreneuriat de HEC Montréal. Il est le fondateur de Vision et Mission, un blogue sur le démarrage d’entreprise.

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